Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé la semaine sur une baisse de 0,30%, déçue par les indicateurs montrant un essoufflement de l'activité économique en France, même si l'indice a rebondi pendant l'après-midi.

L'indice CAC 40 a cédé 14,91 points à 4.896,33 points. Sur la semaine, le repli est net (-1,34%), portant la perte depuis le 1er janvier à 18,10%. Le volume d'échanges est resté modéré à 2,6 milliards d'euros mais il a été plus important toutefois que lors des autres jours de la semaine.

Après une ouverture en hausse, la cote Parisienne a été bousculée par la publication d'indicateurs montrant un ralentissement de la croissance du secteur privé en août en France et dans la zone euro. Elle a perdu jusqu'à près de 1,30%, mais l'indice a réduit ses pertes avec l'ouverture des marchés américains.

"Il y eu de nombreux éléments de prises de conscience de la situation économique dégradée dans la semaine", commente Lara Nguyen, experte en investissements financiers au sein de Milleis Banque.

En France, l'indice PMI flash composite du cabinet IHS Markit s'est replié à 51,7 en août après avoir atteint 57,3 en juillet, mois durant lequel il avait connu sa plus forte progression depuis deux ans et demi.

Pour la zone euro, l'indice s'est replié à 51,6 points en août, après 54,9 en juillet. Dans les deux cas, les chiffres sont inférieurs aux anticipations des analystes.

Lorsque l'indice PMI est supérieur à 50 points, cela signifie que l'activité progresse.

"Autrement dit, après la récession historique du printemps, puis le rebond technique de juin-juillet, l'atonie économique est déjà de retour", juge Marc Touati, président du cabinet ACDEFI.

Jeudi, la réserve fédérale américaine avait déjà mis en garde contre "l'incertitude élevée" entourant la reprise économique aux Etats-Unis.

Plan de relance

La présentation du plan de relance de l'économie française, prévue en début de semaine, sera donc un "moment fort" et particulièrement regardé par les investisseurs, selon Mme Nguyen.

La semaine a été en plus marquée par l'aggravation de la situation sanitaire en Europe, où le nombre des nouvelles contaminations est reparti nettement à la hausse (+15% par rapport à la semaine précédente), faisant craindre des mesures de restriction de l'activité économique.

Ainsi, la France a enregistré 4.771 nouveaux cas de Covid-19 au cours des dernières 24 heures, une progression inédite depuis mai.

Toutefois, la cote Parisienne s'est ensuite ressaisie. "Le marché n'est pas descendu en-dessous de son plus bas en août, ni des 4.800 points", se préservant "d'une tendance baissière", note Mme Nguyen.

Dans la troisième semaine du mois d'août, traditionnellement la plus creuse, "chaque information peut avoir des incidences bien plus importantes qu'en temps normal", continue-t-elle.

L'indice a rebondi à partir du milieu de l'après-midi, aidé par les marchés américains qui évoluaient en petite hausse après une semaine marquée par des records de valorisation pour le S&P 500 et le Nasdaq et grâce à un solide indicateur sur le logement paru vendredi.

Au niveau des valeurs, les plus cycliques et dépendantes de l'activité économique ont le plus souffert de la publication des indices PMI.

Peugeot a baissé de 2,05% à 14,36 euros et Renault a perdu 0,69% à 23,04 euros.

Les banques ont aussi été à la traîne, que ce soit Société Générale (-1,98% à 13,28 euros), BNP (-1,65% à 35,36 euros) ou Crédit Agricole (-1,54% à 8,33 euros).

Les valeurs technologiques ont mieux résisté, comme Dassault Système qui a gagné 1,13% à 152,40 euros, Capgemini (+1,51% à 114 euros), ou encore Atos qui a pris 0,46% à 70,40 euros.

Les rumeurs autour d'un rapprochement entre le groupe hôtelier Accor et son concurrent britannique Intercontinental ont encore porté le titre, qui a bondi de 4,18% à 24,67 euros.

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