Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé dans le vert lundi (+1,23%), à son plus haut niveau depuis 12 ans, galvanisée par l'annonce de l'accord commercial préliminaire entre les Etats-Unis et la Chine, un signe de bon augure pour la croissance mondiale.

L'indice CAC 40 est monté de 72,64 points à 5.991,66 points, un niveau inédit depuis le 23 juillet 2007, dans un volume d'échanges moyen de 3,5 milliards d'euros. Vendredi, il avait déjà fini en progression de 0,59%.

Dès l'ouverture, la cote Parisienne a entamé la dernière semaine d'échanges complète de l'année d'un pied conquérant. Elle a poursuivi sur sa lancée tout au long de la séance, dépassant même temporairement le seuil des 6.000 points.

"L'événement de la journée, c'est que le CAC 40 a touché les 6.000 points", un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis douze ans, "porté par l'aboutissement des négociations commerciales", a commenté auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance.

Vendredi, Pékin et Washington ont annoncé une trêve dans leur guerre commerciale.

La conclusion ou non d'un accord était "l'une des principales hypothèses qui pesait sur le marché depuis de longs mois", a souligné M. Larrouturou.

En attendant la signature début janvier de cet accord préliminaire, Pékin a renoncé dimanche à de nouveaux droits de douane qui auraient dû frapper des produits américains.

De son côté, l'administration Trump a suspendu toutes nouvelles surtaxes sur les biens chinois aux Etats-Unis en échange de l'engagement de Pékin à acheter, notamment, davantage de produits agricoles américains.

"Nous ne connaissons pas encore tous les tenants et aboutissants de cet accord, mais il s'agit d'une annonce positive pour le marché qui le considère comme susceptible de relancer un peu la croissance mondiale l'année prochaine", a détaillé M. Larrouturou.

"Le grand thème de 2020 ce sera de savoir s'il y a un rebond de l'activité économique mondiale", a prédit le spécialiste.

Avant même l'annonce de cette trêve commerciale, la large victoire du conservateur Boris Johnson aux élections législatives au Royaume-Uni avait donné une bouffée d'oxygène aux marchés européens vendredi, dissipant les incertitudes sur le Brexit.

Du côté des indicateurs, la croissance de l'activité privée en zone euro a stagné en décembre, conduisant à la plus faible expansion pour le trimestre depuis 2013, selon la première estimation lundi de l'indice PMI composite du cabinet Markit.

Au cours de cette période, elle a aussi stagné en France.

Aux Etats-Unis, le rythme de progression de l'activité manufacturière dans la région de New York s'est légèrement accéléré en décembre.

Le luxe a tiré son épingle du jeu

En matière de valeurs, le luxe, sensible à l'actualité concernant le commerce international, a terminé dans le vert. Kering a gagné 2,95% à 578,60 euros, LVMH 1,46% à 409,70 euros et Hermès 0,63% à 668,60 euros.

Rubis a pris 3,87% à 53,70 euros après être entré en négociations exclusives avec le fonds américain I Squared Capital pour lui céder 45% de sa filiale de stockage de produits liquides Rubis Terminal.

Vicat a profité (+5,81% à 40,95 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "surperformer" contre "sousperformer" auparavant par Barclays.

Casino est monté de 4,43% à 43,83 euros. Le groupe de distribution souhaite prendre le contrôle "exclusif" de 198 points de vente détenus jusqu'à présent conjointement avec son principal franchisé, le groupe Zouari, selon un communiqué de l'Autorité de la concurrence.

Vivendi a pris 0,87% à 25,43 euros dans le sillage de l'annonce que Canal+, chaîne du groupe, sera le seul distributeur français du nouveau service de streaming Disney+, dont l'arrivée est prévue en France le 31 mars 2020.

Safran, dont la coentreprise avec General Electric équipe en moteurs Leap la totalité des Boeing 737 MAX, a perdu 2,21% à 141,55 euros à l'heure où le constructeur aéronautique Boeing pourrait dévoiler ses intentions concernant la production de son 737 MAX cloué au sol depuis mi-mars.

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