Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait proche de l'équilibre (+0,10%) mardi matin, avare d'initiatives dans un climat d'incertitudes exacerbé par un nouveau vote sur le Brexit, le début d'une réunion de la Fed et la reprise imminente des négociations sino-américaines.

A 09H40 (08H40 GMT), l'indice CAC 40 prenait 5,12 points à 4.893,70 points. La veille, il avait fini en baisse de 0,76%.

"La séance sera particulièrement chargée, rythmée par les indicateurs américains, les attentes concernant la réunion de la Fed, les résultats d'entreprises et le vote du Parlement britannique sur le Brexit. Beaucoup d'éléments qui vont créer de la volatilité même si les volumes restent encore réduits", a estimé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

A deux mois du Brexit, les députés britanniques vont en effet tenter mardi de mettre le gouvernement sur la touche et de prendre la main sur ce dossier en votant sur un plan B, après le rejet massif à la Chambre des communes de l'accord de divorce conclu avec Bruxelles.

"Rien de nouveau sous le soleil: la pomme de discorde reste toujours la frontière nord-irlandaise. Il est probable que le Parti travailliste défende un report du Brexit qui est déjà le scénario intégré par les acteurs du marché", a commenté M. Dembik.

"Finalement, ce vote britannique, dont le résultat est largement connu d'avance, est certainement le facteur de risque le plus faible de la séance", a-t-il souligné.

L'attention des marchés sera également tournée vers la réunion de deux jours qui doit débuter mercredi à Washington entre les représentants des deux pays pour de délicates tractations commerciales destinées à enterrer définitivement la hache de guerre.

Le secrétaire américain au Trésor a annoncé lundi que le président Donald Trump allait rencontrer cette semaine le négociateur en chef chinois Liu He, en visite à Washington.

Dans le même temps, les Etats-Unis ont annoncé une longue série de chefs d'inculpation à l'encontre de la dirigeante de Huawei au coeur d'un bras de fer diplomatico-judiciaire, mais aussi du géant chinois des télécoms lui-même, dans deux affaires qui risquent d'exacerber les tensions entre les Etats-Unis et la Chine.

En matière de statistiques, le moral des ménages français a rebondi en janvier après un trou d'air en décembre, selon l'Insee.

L'indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour ce même mois est également attendu aux Etats-Unis.

La Réserve fédérale américaine (Fed) entame par ailleurs ce mardi une réunion de politique monétaire de deux jours, au sujet de laquelle les attentes du marché sont toutefois limitées.

La banque centrale devrait en effet confirmer la pause qu'elle a signalée dans son cycle de hausses de taux, d'autant plus que sa visibilité est réduite en l'absence de statistiques officielles pour cause de "shutdown", la paralysie partielle du gouvernement fédéral due à l'impasse budgétaire qui a duré plus d'un mois.

Sartorius Stedim décolle

Sur le front des valeurs, le fournisseur de matériels pour le secteur biopharmaceutique Stedim s'envolait de 11,88% à 99,35 euros, porté par un bond de 21,5%, à 219,3 millions d'euros, de son bénéfice net 2018, reflet d'une accélération de ses ventes.

Innate Pharma (+10,72% à 7,23 euros) a de son côté obtenu un statut de procédure accélérée ("fast track") de l'agence américaine du médicament (FDA) pour l'un de ses médicaments en développement ciblant un cancer rare du sang.

Le secteur automobile pâtissait en revanche de la recrudescence des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine autour du géant des télécoms Huawei. Les équipementiers reculaient, à l'instar de Faurecia (-3,03% à 37,73 euros), Valeo (-3,57% à 26,22 euros) et Plastic Omnium (-2,55% à 23,70 euros).

Faurecia a par ailleurs annoncé mardi le lancement de son offre d'achat sur le spécialiste des systèmes de navigation automobile japonais Clarion au prix de 2.500 yens par action.

Renault perdait 0,58% à 59,96 euros, alors que le directoire de Renault-Nissan BV (RNBV), société qui coordonne les activités de l'alliance automobile franco-japonaise, se réunit jeudi et vendredi à Amsterdam, une semaine après la démission du PDG Carlos Ghosn.

Peugeot SA (-1,02% à 21,36 euros), dont l'usine de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) doit fermer d'ici à 2021, a envoyé lundi aux syndicats un projet d'accord pour le reclassement des quelque 320 salariés du site, a-t-on appris de sources syndicales.

Airbus progressait de 1,01% à 96,38 euros après que la compagnie aérienne japonaise ANA Holdings ait annoncé mardi la commande de 48 avions, parmi lesquels 18 Airbus A320neo.

Interparfums gagnait 3,13% à 44,45 euros, fort d'un chiffre d'affaires de 455 millions d'euros l'an dernier (+8%, ou +11% à taux de change constants), légèrement supérieur à ses prévisions, grâce notamment au dynamisme des ventes de ses parfums sous licence Coach.

Neopost prenait 0,74% à 21,78 euros après avoir annoncé mardi la cession pour plus de 70 millions de dollars de Satori, l'éditeur de logiciels spécialisé dans la gestion des adresses postales, à Thompson Street Capital Partners (TSCP).

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