Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en nette hausse lundi, de 1,93% à 4.875,93 points, portée par des indicateurs économiques favorables en Chine, en Europe ainsi qu'aux États-Unis, qui offrent l'espoir d'une reprise de l'économie mondiale, toujours empêtrée dans la pandémie de Covid-19.

L'indice CAC 40 a avancé de 92,24 points pour cette première séance de la semaine. Il avait glissé de 3,49% sur l'ensemble de la semaine dernière, descendant sous les 4.800 points vendredi, une première en deux mois.

Après un début de séance un peu poussif, l'indice Parisien a progressivement avancé sous l'effet de chiffres favorables concernant l'activité manufacturière en Chine en juillet, au plus haut depuis neuf ans, et de la croissance du même indice en France ainsi que dans d'autres pays européens.

Concernant le Vieux Continent, "ce ne sont pas des chiffres forcément engageants pour les six prochains mois, mais par rapport au trou d'air énorme que l'économie européenne a connu, cela reste des indicateurs intéressants pour la reprise", a réagi auprès de l'AFP Alexandre Baradez, analyse pour IG France.

Le spécialiste cite également la baisse de l'euro lundi comme autre catalyseur à la hausse du marché Parisien.

Porté par des indicateurs bien orientés à la mi-journée, l'indice CAC 40 a connu une deuxième accélération dans l'après-midi et un bond au-dessus des 2% après la publication aux États-Unis de l'indice ISM sur l'industrie manufacturière, montrant une poursuite du redressement en juillet.

L'ouverture en hausse quelques minutes auparavant de Wall Street, portée principalement par la progression des mastodontes technologiques, a également soutenu la tendance en France.

"La partie américaine tient encore et toujours des performances assez remarquables grâce aux sociétés tech qui ont publié leurs résultats il y a quelques jours", a souligné Alexandre Baradez.

Les cinq géants américains de l'informatique que sont Alphabet (maison mère de Google et YouTube), Amazon, Facebook, Apple et Microsoft, continuaient lundi d'entraîner le marché vers le haut.

Vivendi continue de grimper

La politique outre-Atlantique était également scrutée par les investisseurs français alors que les négociations entre démocrates et républicains au Congrès se poursuivent sur un plan de relance de 1.000 milliards de dollars.

Ce plan doit notamment permettre de prolonger l'aide supplémentaire de 600 dollars par semaine versée aux chômeurs américains, qui a pris fin vendredi.

"Les divergences de points de vue entre les deux camps restent significatives, mais les marchés, habitués aux blocages politiques ces dernières années, font le pari qu'un accord émergera dans les prochains jours", analyse Tangi Le Liboux, analyste pour le courtier Aurel BGC.

Une autre divergence de vues était scrutée par les investisseurs, sans qu'elle n'engendre de remous majeurs pour l'instant: la poursuite de la guerre froide économique entre Pékin et Washington, focalisée cette fois sur l'application Tiktok.

Les États-Unis accusent depuis plusieurs mois la plate-forme de pouvoir être utilisée par la Chine à des fins de surveillance. Ils n'ont cependant pas fourni jusqu'ici de preuves, mais ont menacé d'interdire l'application sur le sol américain.

Microsoft a de son côté confirmé dimanche que des négociations étaient en cours pour racheter la branche américaine de TikTok à ByteDance, sa maison mère chinoise.

Sur le plan des valeurs, le géant français des médias Vivendi a affiché la plus forte performance du CAC 40 avec +6,43% à 23,84 euros, dans la droite ligne de sa performance de vendredi, lendemain de la publication de ses résultats.

Engie a profité largement du relèvement de la recommandation à "acheter" par HSBC (+5,40% à 11,90 euros).

Le groupe de gaz industriels et médicaux Air Liquide a gagné 2,15% à 142,60 euros après l'annonce de la finalisation de la cession de sa filiale allemande Schülke & Mayr, l'un des leader mondiaux de la prévention des infections et de l'hygiène, pour près d'un milliard d'euros.

A l'inverse, Société Générale a perdu 0,65% à 12,90 euros après la publication de ses résultats faisant état d'une perte nette de plus d'un milliard d'euros au deuxième trimestre. Depuis le 21 juillet, la banque a perdu plus de 20% de sa valeur en bourse.

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