Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a de nouveau fini en fort recul lundi (-2,19%), toujours frappée de plein fouet par la recrudescence des tensions commerciales sino-américaines et les craintes que cela fait peser sur la croissance mondiale.

L'indice CAC 40 a perdu 117,45 points à 5.241,55 points, dans un volume d'échanges soutenu de 4,7 milliards d'euros. Vendredi, il avait perdu 3,57%.

La cote Parisienne a ouvert en net retrait, sous la barre des 5.300 points, et a encore accentué ses pertes au fil de la séance.

En deux jours l'indice a perdu 5,76% et effacé tous ses gains des deux derniers mois.

"Après sept mois d'espoir d'une entente commerciale entre la Chine et les États-Unis, qui ont alimenté la hausse conséquente des indices depuis le début de l'année, la relance des tensions" par le président américain a cassé l'élan du marché, a observé auprès de l'AFP Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale de Oddo BHF Securities.

"Même s'il y aura probablement un dénouement, l'incertitude et les répercussions concrètes sur l'économie induites par ces nouvelles taxations en Europe mais également pour le consommateur américain, vont sans doute durer un peu", à moins d'un nouveau tweet du président américain, a estimé l'expert.

Alors que les investisseurs se remettaient à peine de la réunion de la Réserve fédérale américaine, pas assez accommodante à leur goût, Donald Trump a mis le feu aux poudres jeudi soir en déclarant que son administration allait infliger, à compter du 1er septembre, des droits de douane supplémentaires de 10% sur les 300 milliards de dollars d'importations chinoises jusque-là épargnées.

En représailles, Pékin aurait demandé à ses entreprises publiques de cesser l'achat de produits agricoles américains, selon l'agence d'information financière Bloomberg.

En attendant, la devise chinoise dévissait face au billet vert, alimentant les spéculations sur un geste délibéré de Pékin pour soutenir ses exportations.

En matière de statistiques, l'activité dans les services en Chine a connu en juillet son rythme de progression le plus faible depuis cinq mois, selon l'indice très suivi des directeurs d'achat (PMI) pour les services.

Aux États-Unis, la croissance de l'activité dans les services a encore marqué le pas en juillet, tombant à son plus bas niveau depuis trois ans, selon l'indice des directeurs d'achats ISM.

Minières et techs en berne

Dans ce contexte, le secteur technologique et celui des matières premières ont été encore durement secoués.

ArcelorMittal a reculé de 4,43% à 12,76 euros, Vallourec de 6,78% à 2,75 euros et CGG de 7,58% à 1,76 euro.

STMicroelectronics a également perdu 4,30% à 15,13 euros.

Carrefour a pâti (-4,02% à 16,37%) d'une baisse de recommandation de Berstein à "sous-performer".

Eurazeo s'est replié de 2,10% à 58,35 euros après un accord en vue d'acquérir Elemica, société américaine spécialisée dans l'automatisation des procédures industrielles, pour un montant de 250 millions de dollars (225 millions d'euros).

Icade a perdu 2,73% à 76,70 euros après l'annonce de la cession de 49% de ses actifs dans la société détenant la tour Eqho à Courbevoie pour 365 millions d'euros, et de l'acquisition parallèle de 12 établissements de santé pour 191 millions d'euros.

Mr Bricolage a reculé de 0,89% à 3,33 euros dans la foulée d'une nouvelle perte nette de 8,7 millions d'euros au premier semestre, malgré la confirmation d'une réduction de ses pertes opérationnelles.

Renault a engrangé 1,20% à 49,77 euros. Le patron de Fiat Chrysler Mike Manley a dit laisser la porte ouverte à de nouvelles discussions avec Renault pour fusionner les deux constructeurs "si les circonstances devaient évoluer", deux mois après le mariage avorté entre les deux constructeurs, dans un entretien au Financial Times.

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