Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en net recul (-1,18%) mardi, attendant avec impatience et beaucoup d'appréhension la reprise des pourparlers sino-américains sur le commerce, alors que les tensions refaisaient surface.

L'indice CAC 40 s'est replié de 64,99 points à 5.456,62 points dans un volume d'échanges faible de 2,97 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,61%.

La cote Parisienne a ouvert légèrement dans le vert avant de basculer et d'accroître ses pertes progressivement.

"L'impatience des opérateurs sur la guerre commerciale justifie le mouvement" sur le marché, où "les valeurs cycliques sont attaquées", observe Frédéric Rozier, gérant de portefeuille chez Mirabaud France.

Les investisseurs sont dans un état "d'inquiétude sur le cycle économique, sur les pourparlers sino-américains, sur le Brexit et la saison incertaine des résultats" qui approche et dont le marché attend "des discours d'entreprises un peu plus prudents", a-t-il poursuivi.

"L'absence de visibilité sur le cycle économique et éventuellement sa fragilité poussent à la prudence, à la sortie de valeurs hyper-cycliques", a noté le spécialiste.

Principal rendez-vous de la semaine, les prochaines négociations entre les États-Unis et la Chine pour tenter de sortir de l'impasse de la guerre commerciale se tiendront à partir de jeudi à Washington.

"Mais le vice-Premier ministre Liu He ne portera pas le titre d'+envoyé spécial+, ce qui laisse entendre qu'il n'a pas d'instruction claire de Pékin. Il y a le sentiment que les négociations commerciales sont finies avant d'avoir commencé", note de son côté David Madden, analyste pour CMC Markets.

Alors que, selon des médias, les autorités chinoises ont considérablement réduit le champ des contentieux qu'elles sont disposées à aborder cette fois-ci, Donald Trump a annoncé lundi qu'il privilégiait un accord commercial global avec Pékin plutôt qu'un traité partiel.

Les offensives commerciales menées tous azimuts par Donald Trump vont coûter environ 700 milliards de dollars à la croissance mondiale d'ici 2020, soit l'équivalent de l'économie de la Suisse, a prévenu mardi Kristalina Georgieva, la nouvelle directrice générale du FMI.

Autre point noir qui fait pression sur le marché, les discussions entre Européens et Britanniques semblaient au bord de la rupture mardi à un peu plus de trois semaines de la date prévue du Brexit.

Le président du conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a accusé mardi le premier ministre britannique Boris Johnson de jouer avec "l'avenir de l'Europe" tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a jugé un accord "extrêmement improbable" sans compromis de la part de Londres.

Une sortie de l'Union européenne sans filet, scénario du pire pour les milieux d'affaires, n'est pas exclue par le gouvernement britannique alors que la date prévue du 31 octobre approche à grand pas et qu'aucun compromis n'a encore été validé.

Les valeurs industrielles souffrent

Les valeurs industrielles ont été à la peine. Saint Gobain a perdu 3,30% à 33,59 euros, comme ArcelorMittal (-3,14% à 11,80 euros), Schneider Electric (-2,87% à 21,08 euros) ou Legrand (-2,78% à 65,12 euros).

Airbus s'est en revanche maintenu dans le vert (+0,41% à 117,70 euros) alors que le groupe a annoncé avoir livré en septembre 71 avions à 42 clients, dépassant le barre des 9.000 exemplaires pour son A320, et avoir enregistré 41 commandes.

Michelin a reculé de 1,72% à 96,20 euros, pénalisé par une recommandation abaissée à "neutre" par Barclays.

Air France-KLM a cédé 1,27% à 9,92 euros. Le groupe a transporté 9,3 millions de passagers en septembre, soit 2,2% de plus qu'il y a un an, dopé par sa filiale à bas coût Transavia et par KLM.

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