Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en recul mardi (-0,96%), prenant acte du retour au reconfinement dans plusieurs parties du monde, des premiers résultats d'entreprises aux États-Unis et du regain des tensions sino-américaines.

L'indice CAC 40 a cédé 48,77 points à 5.007,46 points. La veille, il avait fini en hausse de 1,73%.

La cote Parisienne est restée nettement dans le rouge toute la séance avant de limiter ses pertes juste avant la clôture.

"Les sautes d'humeur du marché se poursuivent et l'élan d'hier a été vite perdu", constate Milan Cutkovic, analyste chez AxiCorp.

"En outre, les gains obtenus au cours des récentes séances, particulièrement dans le secteur de la haute technologie, ont suscité des prises de bénéfices", commente-t-il.

Les investisseurs cherchaient à analyser la première salve de résultats américains et une poignée d'indicateurs économiques des deux côtés de l'Atlantique.

Plusieurs grandes banques américaines, inquiètes des conséquences de la pandémie sur la santé financière de leurs clients, ont mis des milliards de dollars de côté pour faire face aux impayés même si certaines ont bien profité de l'envolée de leurs activités sur les marchés.

Les prix à la consommation sont repartis à la hausse en juin aux États-Unis, à +0,6%, après trois mois de recul en raison de la crise du Covid-19.

En Europe, le moral des investisseurs allemands a légèrement baissé en juillet, mettant un coup d'arrêt au fort rebond entamé en avril, selon le baromètre ZEW, moins bon qu'attendu par les analystes.

L'économie britannique, qui s'est brutalement contractée en mars et avril avant un maigre rebond en mai, fait face à sa pire récession "en 300 ans" à cause de la pandémie, selon l'Office de responsabilité budgétaire (OBR), organisme public de supervision du budget gouvernemental.

Le rétablissement de mesures de confinement sur tous les continents a aussi alimenté la méfiance des investisseurs.

Nouvelles mesures de confinement

"Le nombre de cas de Covid-19 ne sème pas encore la panique, mais certains intervenants sur le marché sont préoccupés par la tendance aux États-Unis" où l'annonce de nouvelles mesures de confinement prises par la Californie a jeté un froid, selon M. Cutkovic.

En Inde aussi, le grand État du Bihar (nord) a annoncé le reconfinement à partir de jeudi et pour deux semaines de ses quelque 125 millions d'habitants afin de freiner l'épidémie.

Par ailleurs, les tensions entre les deux premières puissances économiques mondiales se sont encore aggravées.

La Chine a annoncé mardi son intention de prendre des sanctions contre le groupe américain d'armement Lockheed Martin, quelques jours après que les États-Unis ont approuvé un contrat potentiel de 620 millions de dollars (545 millions d'euros) pour la modernisation de missiles destinés à Taïwan.

Côté pétrole, la production de l'Opep a de nouveau reculé au mois de juin et les pays membres du cartel entendent prolonger en juillet la baisse historique de production à laquelle ils s'astreignent depuis le 1er mai pour soutenir des cours en chute libre à cause de la crise du Covid-19.

Le recul de plusieurs grandes valeurs technologiques lundi à Wall Street s'est propagé au secteur à Paris: STMicroelectronics a perdu 4,18% à 24,78 euros, Worldline 3,75% à 74,88 euros, Dassault Systèmes 3,51% à 152,40 euros et Soitec 4,84% à 100,30 euros.

Ubisoft a poursuivi son repli (-1,11% à 72,82 euros) deux jours après une présentation de jeux jugée décevante par le marché et alors que l'éditeur se débat dans un scandale de harcèlement sexuel.

A l'inverse, les valeurs défensives ont bien tenu, à l'image de Carrefour (+2,96% à 14,07 euros), Orange (+1,97% à 10,88 euros) et Danone (+1,08% à 59,98 euros).

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