Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini légèrement dans le vert (+0,45%) lundi, s'octroyant un timide rebond après d'importantes pertes la semaine passée, les inquiétudes persistantes autour du coronavirus et de ses conséquences économiques limitant toute reprise plus franche des marchés.

L'indice CAC 40 a progressé de 26,17 points à 5.832,51 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,4 milliards d'euros. Vendredi, il avait fini en nette baisse (-1,11%).

Après une ouverture sur un timide rebond, la cote parisienne a un peu accru ses gains.

"Depuis ce matin, nous avons une tentative de reprise", même si elle "est très timide" et se fait "avec beaucoup de retenue", a souligné auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

"La microéconomie et ses bons résultats ainsi qu'un bon chiffre macroéconomique américain (publié ce lundi) est ce qui permet peut-être au marché de ne pas basculer dans une spirale plus négative", a-t-il estimé.

Car "l'évolution de l'épidémie (de coronavirus) est assez négative" et "globalement, le risque est sous-estimé et n'est pas tant intégré dans les prix que cela" par les investisseurs, a analysé M. Tuéni.

Avec 361 morts en Chine continentale, le bilan du nouveau coronavirus y dépasse désormais celui du Sras, et le gouvernement chinois, qui admet des "insuffisances" dans sa réaction, a reconnu lundi avoir un besoin urgent de masques de protection pour faire face à l'épidémie.

Pour leur réouverture après le long congé du Nouvel An lunaire, les places boursières chinoises de Shanghai et Shenzhen ont plongé d'environ 8%.

"C'est encore trop tôt pour avoir de premières indications du réel impact du coronavirus sur l'économie, déjà chinoise, et les autres économies dans un second temps", a jugé M. Tuéni. Mais "ce qui est sûr, c'est que la taille de l'économie chinoise est bien supérieure à sa taille en 2003, à l'époque du Sras".

Pour contrer l'impact de l'épidémie alors que la croissance chinoise tourne déjà au ralenti, la banque centrale chinoise a décidé d'injecter lundi 1.200 milliards de yuans (156 milliards d'euros) dans l'économie.

"Cette intervention de Pékin n'a pas non plus généré un rebond très important", a fait valoir M. Tuéni.

Sur le front des indicateurs, l'activité manufacturière en Chine s'est essoufflée en janvier, affichant son rythme de croissance le plus faible depuis août. Cette donnée ne prend cependant pas en compte l'impact de l'épidémie de pneumonie virale en cours.

En France, elle a accéléré son expansion au mois de janvier, grâce à une hausse plus rapide de la production et à une progression des nouvelles commandes, selon le cabinet IHS Markit.

Aux Etats-Unis, l'activité du secteur manufacturier est repartie à la hausse en janvier, pour la première fois depuis juillet, déjouant les pronostics des analystes qui attendaient une nouvelle contraction, d'après l'indice de l'association professionnelle ISM.

Ingenico dopé par l'offre de Worldline

Côté valeurs, Ingenico a grimpé de 17,16% à 123,25 euros tandis que Worldline s'est adjugé 0,47% à 64,05 euros. Ce dernier a annoncé vouloir racheter son concurrent Ingenico pour 7,8 milliards d'euros en numéraire et en actions, afin de créer le numéro quatre mondial du secteur des services de paiement.

Rémy Cointreau a profité (+4,94% à 99,90 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "surperformer" contre "performance en ligne avec le marché" par Berstein.

Fnac Darty a reculé de 2,32% à 43,04 euros après avoir indiqué lundi que le liquidateur judiciaire d'une ancienne filiale de Darty, Comet, lui réclamait 83 millions de livres sterling (98,5 millions d'euros) en raison d'un contentieux remontant à 2012.

Air France s'est adjugé 1,05% à 8,48 euros. Les groupes franco-néerlandais Air France-KLM, américain Delta Air Lines et britannique Virgin Atlantic vont lancer le 13 février leur "coentreprise élargie" destinée à reprendre la main sur le marché hautement concurrentiel des liaisons transatlantiques.

Cafom s'est replié de 6,02% à 4,84 euros, lesté par un creusement de sa perte nette lors de son exercice décalé 2018-2019 (achevé fin septembre), des investissements réalisés en Outre-mer ayant affecté sa rentabilité.

afp/rp