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Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris perdait du terrain (-1,45%) vendredi matin, son regain d'optimisme des dernières séances étant douché par l'échec d'un essai clinique en vue d'un vaccin contre le coronavirus et par celui des négociations européennes pour un plan de relance.

A 09H32 (07H32 GMT), l'indice CAC 40 se repliait de 64,67 points à 4.386,33 points. La veille, il avait fini en hausse de 0,89%.

Les marchés européens ont ouvert en baisse "après le changement de direction de Wall Street en cours de séance en raison des fuites sur un essai clinique en Chine" et après "l'échec de l'UE (...) à dessiner les contours de son plan de relance", a souligné dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

L'antiviral remdesivir du laboratoire américain Gilead Sciences a échoué à améliorer l'état de malades du Covid-19, selon les résultats d'un des premiers essais cliniques sur le médicament en Chine qui ont été publiés brièvement jeudi par erreur sur le site de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), avant d'être retirés, a rapporté le Financial Times.

Faute de consensus, l'Union européenne a de son côté encore temporisé jeudi sur son plan de relance, ses dirigeants ayant demandé à la Commission européenne de formuler des propositions de relance à partir de la mi-mai.

"Le paquet de mesures de soutien de l'Eurogroupe a, sans surprise, été validé avec date effective de mise en place le 1er juin prochain, mais peu d'avancées ont eu lieu concernant le plan de relance pour la période de reconstruction", a estimé pour sa part Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Outre-Atlantique, les élus de la Chambre des représentants ont adopté en revanche un nouveau plan d'aide aux petites et moyennes entreprises et aux hôpitaux de 480 milliards de dollars, après le plan de relance historique de 2.200 milliards approuvé fin mars.

En matière d'indicateurs, le moral des entrepreneurs en Allemagne est "catastrophique", à son "plus bas historique" en avril, selon le baromètre IFO.

Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables pour mars et la confiance des consommateurs pour avril (Université du Michigan) sont aussi attendues.

Banques et assurances replongent

"Le calendrier économique est bien plus vide qu'hier, mais les publications d'entreprises sont encore nombreuses, en particulier en France", a poursuivi M. Le Liboux.

Sur le front des valeurs, Vinci prenait la tête du CAC 40 (+2,71% à 72,08 euros). Fort d'un chiffre d'affaires stable au premier trimestre, ses activités internationales lui évitent pour l'heure une baisse de ses revenus qu'il juge néanmoins inévitable cette année face au coronavirus.

Valeo montait pour sa part de 1,55% à 16,42 euros. L'équipementier automobile a subi une baisse des ventes de 7% au premier semestre mais fait nettement mieux que le marché face au coronavirus grâce au lancement de produits technologiques innovants.

Saint-Gobain perdait en revanche 3,65% à 23,25 euros, le groupe tablant sur "un deuxième trimestre 2020 difficile avant un redressement au second semestre", a-t-il indiqué jeudi en annonçant des ventes en baisse de près de 10% au premier trimestre, liées notamment au coronavirus.

Sanofi cédait 0,22% à 88,69 euros en dépit d'un chiffre d'affaires de près de 9 milliards d'euros au premier trimestre, soit une hausse de 6,9% due pour moitié à la pandémie de Covid-19.

Les valeurs bancaires, après un sursaut la veille, repartaient à la baisse, à l'instar de Société Générale (-3,22% à 13,75 euros), Natixis (-3,53% à 1,92 euros), BNP Paribas (-3,02% à 26,31 euros) et Crédit Agricole (-2,69% à 6,58 euros). L'assurance souffrait aussi: Coface s'enfonçait de 5,25% à 5,41 euros et CNP Assurances de 4,28% à 8,05 euros.

Euronext progressait de 0,36% à 69,75 euros après l'annonce jeudi qu'il a conclu un accord définitif pour l'acquisition de 70% des parts du dépositaire central danois VP Securities, pour un montant d'environ 150 millions d'euros.

Sopra Steria grappillait 0,10% à 102,80 euros alors que le groupe s'attend à une baisse de chiffre d'affaires de "2% à 6%" sur le premier semestre 2020 du fait de la crise du coronavirus.

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