Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en nette hausse (+1,27%) jeudi, les investisseurs voulant croire à une issue favorable des négociations commerciales sino-américaines à la veille d'une rencontre entre Donald Trump et le vice-Premier ministre chinois.

L'indice CAC 40 a gagné 69,91 points à 5.569,05 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,7 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,78%.

La cote Parisienne a débuté dans le vert et a nettement accéléré la cadence après l'annonce d'une rencontre prévue vendredi entre le président américain et le vice-Premier ministre chinois Liu He.

"Tout le monde est dans l'attente" des prochains développements sur le front commercial sino-américain, a commenté auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

"Un dernier tweet de Donald Trump sur le fait qu'il recevrait à la Maison Blanche le vice-Premier ministre chinois, demain, redonne encore de l'espoir" sur ces négociations, a-t-il complété.

Le président américain a annoncé jeudi qu'il rencontrerait vendredi à la Maison Blanche Liu He, actuellement à Washington pour tenter de sortir de l'impasse de la guerre commerciale, mais le président américain a laissé planer le doute sur son "envie" de signer un accord.

"Sur le CAC 40, LVMH et le luxe de manière générale" ont permis à l'indice de s'inscrire dans le vert dès le début de la séance, a poursuivi M. Tuéni.

La prudence reste toutefois de mise, selon lui, dans la mesure où "nous avons eu énormément de nouvelles contradictoires depuis hier au sujet de ce dossier commercial sur lequel on a soufflé le chaud et le froid".

C'est pourquoi "nous risquons d'avoir des sursauts dans un sens ou dans un autre jusqu'à demain en fonction de l'actualité qui sortira de ces discussions", a-t-il estimé.

Dans ce contexte, les investisseurs se montraient moins sensibles aux dernières avancées sur le front du Brexit.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son homologue irlandais Leo Varadkar ont affirmé jeudi entrevoir un "chemin vers un possible accord" sur le Brexit, sans expliquer comment ils comptaient sortir les négociations de l'impasse à moins de trois semaines de la date prévue du divorce.

Les indicateurs du jour n'ont pas non plus eu d'effet marqué sur le marché.

En France, la production industrielle s'est de nouveau repliée en août après son sursaut du mois de juillet tandis qu'en Allemagne, l'excédent commercial du mois d'août s'est affiché en net recul par rapport au mois précédent, en raison d'un repli prononcé des exportations.

Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni s'est pour sa part contracté de 0,1% en août sur un mois, signe que l'économie est à la peine à l'approche du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

De leur côté, les prix à la consommation aux Etats-Unis sont restés stables en septembre alors que les analystes s'attendaient à une légère progression de 0,1%, selon l'indice CPI publié jeudi.

ArcelorMittal monte en flèche

Sur le terrain des valeurs, LVMH a profité à plein (+5,56% à 376,85 euros) d'une croissance toujours au beau fixe, puisque le numéro un mondial du luxe a engrangé 13,3 milliards d'euros de ventes au troisième trimestre, "malgré un contexte difficile à Hong Kong".

Dans son sillage, Kering a également progressé (+4,20% à 462,60 euros).

Les valeurs minières et sidérurgiques ont été galvanisées par la reprise des négociations commerciales sino-américaines et l'espoir d'avancées dans ce dossier, à l'instar d'ArcelorMittal (+6,20% à 12,71 euros) ou d'Eramet (+3,22% à 45,85 euros).

L'automobile a également bénéficié de cet optimisme: Plastic Omnium a grimpé de 6,75% à 22,29 euros, Peugeot de 3,48% à 22,01 euros, Valeo de 3,78% à 30,19 euros et Faurecia de 3,23% à 41,84 euros.

Renault a progressé de 0,59% à 50,80 euros. Le conseil d'administration du groupe se réunira vendredi matin "afin de se prononcer sur la gouvernance du groupe" alors que le directeur général, nommé à la direction exécutive du groupe en février 2018, est annoncé sur le départ.

Saint-Gobain a été porté (+4,15% à 35,24 euros) par un relèvement de sa recommandation à "surpondérer" par Morgan Stanley.

Veolia a pris 1,06% à 22,89 euros, soutenu par un relèvement de la sienne à "surperformer" par Macquarie.

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