Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris creusait ses pertes mercredi matin (-1%) dans un climat d'aversion au risque dû aux tensions commerciales sino-américaines mais aussi aux incertitudes politiques aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

A 09H40 (07H40 GMT), l'indice CAC 40 perdait 56,55 points à 5.571,78 points. La veille, la cote Parisienne avait fini stable (-0,04%).

"Les marchés vont être ballotés dans les prochains jours par les nouveaux développements politiques aux Etats-Unis et au Royaume-Uni", affirme dans une note Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

"Il n'est pourtant pas certain que la tentative de destitution outre-Atlantique et la décision de la Cour suprême outre-Manche affaiblissent respectivement Donald Trump et Boris Johnson", souligne le spécialiste.

Les démocrates ont lancé mardi à Washington la première étape d'une mise en accusation solennelle de Donald Trump, soupçonné d'avoir demandé au président ukrainien d'enquêter sur son rival politique Joe Biden.

Par ailleurs, le président américain, qui impose des droits de douane punitifs aux produits de Pékin, a derechef vilipendé mardi les "abus" de la Chine en matière commerciale.

Depuis plus d'un an, les deux premières économies mondiales sont engagées dans un bras de fer commercial, s'infligeant mutuellement des tarifs douaniers.

Outre-Manche, le feuilleton du Brexit s'éternise à coups de rebondissements. Les députés britanniques font leur rentrée mercredi au lendemain de l'arrêt historique de la Cour suprême qui a jugé "illégale" la décision du Premier ministre Boris Johnson de suspendre le Parlement à l'approche du Brexit.

Ils sont majoritairement opposés à un divorce brutal avec l'UE, scénario envisagé par Boris Johnson, qui n'a plus de majorité au Parlement mais a la ferme intention de mener le Brexit à son terme d'ici le 31 octobre.

Concernant la crise dans le Golfe, la balle était mercredi dans le camp des présidents américains et iraniens Donald Trump et Hassan Rohani.

Une rencontre entre les deux dirigeants lors de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU pourrait être un signe d'apaisement après les attaques du 14 septembre contre deux installations pétrolières saoudiennes, attribuées par les Occidentaux à la République islamique.

Côté statistiques, l'indice de confiance des ménages en France a continué de s'améliorer en septembre, atteignant son plus haut niveau depuis janvier 2018.

Le baromètre GfK du moral des consommateurs d'octobre et des chiffres concernant l'immobilier américain seront également surveillés.

Le rapport sur les stocks de pétrole aux Etats-Unis sera également suivi.

EDF châtié à cause de Hinkley Point

EDF descendait de 4,95% à 10,20 euros, après avoir prévenu que son chantier de construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point C en Angleterre devrait coûter plus cher que prévu, n'excluant pas un nouveau risque de report.

Le secteur pétrolier pâtissait des prix de l'or noir en baisse: Total reculait de 1,55% à 47,02 euros, TechnipFMC de 1,55% à 21,60 euros et CGG de 1,48% à 2,07 euros.

Orpea avançait de 1,18% à 111,20 euros pour avoir confirmé ses objectifs pour 2019.

Plastic Omnium déclinait de 0,40% à 24,66 euros après le remaniement de son équipe de direction.

Sanofi grignotait 0,33% à 85,37 euros faisant partie, selon un rapport de l'agence Moody's, des sociétés pharmaceutiques pour lesquelles le marché chinois du médicament va représenter une importante source de croissance.

Quadient était dynamisé (+11,70% à 19,66 euros) par le retour à la croissance de son chiffre d'affaires.

Derichebourg cédait 2,70% à 3,31 euros, le groupe ayant annoncé la cession à son partenaire local de sa participation de 51% dans la holding regroupant l'ensemble de ses activités de collecte de déchets ménagers et de prestation de service au Maroc.

Orchestra-Prémaman plongeait de 9,79% à 0,35 euro lors de sa reprise de cotation, pénalisé par son placement sous procédure de sauvegarde.

Nexans était affecté (-2,90% à 33,47 euros) par une baisse de recommandation par Société Générale à "conserver" contre "acheter".

Rémy Cointreau reculait de 2,69% à 119,30 euros après que Jefferies a abaissé son objectif de cours à 120 euros (contre 130).

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