Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en baisse de 0,84% vendredi et opéré un rééquilibrage après son ascension de la veille, les investisseurs évitant de prendre des risques en l'absence des marchés américains, dans un contexte sanitaire anxiogène.

L'indice CAC 40 a perdu 42,24 points à 5.007,14 points. Il a progressé de 1,99% sur la semaine, mais reculé de 16,24% depuis le 1er janvier.

La cote Parisienne a ouvert en légère hausse, avant de rétrograder progressivement et de se hisser in extremis au-dessus des 5.000 points.

La Bourse de New York était quant à elle exceptionnellement fermée vendredi, à la veille de la fête nationale américaine.

"La séance d'aujourd'hui ne se comprend que par rapport à la séance d'hier", commente Daniel Larrouturou, gérant actions de Dôm Finance, interrogé par l'AFP.

La cote Parisienne a exercé "un rééquilibrage par rapport à la séance d'hier où le marché s'est un peu emballé avec l'espoir d'un vaccin, celui d'une reprise économique et des bons chiffres américains de l'emploi", explique-t-il.

Ce cocktail avait alors "un peu négligé les préoccupations liées à l'extension de l'épidémie qui se poursuit toujours aux États-Unis et en Amérique du Sud", rappelle le spécialiste.

Alors que la première vague épidémique a été maîtrisée en Europe, où les mesures de confinement sont levées, la pandémie s'accélère notamment aux États-Unis, faisant peser des effets pernicieux sur la reprise économique et sur l'emploi.

Les chiffres de l'emploi meilleurs que prévu en juin aux États-Unis avaient pourtant donné de l'élan aux marchés jeudi, s'ajoutant à plusieurs indicateurs de bonne augure publiés cette semaine.

Ce vendredi, dans l'Hexagone, l'activité du secteur privé a renoué avec l'expansion après le déconfinement en juin pour la première fois depuis quatre mois, selon l'indice d'IHS Markit.

"Cela n'a pas eu un impact très important vu que cela confirme (le redressement) des indices PMI publiés lundi." De même, le changement de Premier ministre n'a pas provoqué de réaction sur les marchés, souligne M. Larrouturou.

"Marchés toujours hésitants"

Par ailleurs, le ministère de l'Économie envisage un rebond du PIB de 8% en 2021, "hors effet du plan de relance à venir", dans un document préparatoire au débat d'orientation des finances publiques.

Depuis quelques semaines, les marchés suivent une tendance positive et semblent se caler sur une sortie de crise économique rapide, restant convaincus que les banques centrales continueront d'injecter massivement des liquidités pour surmonter le trou d'air provoqué par la pandémie.

A ce sujet, la ministre espagnole de l'Économie Nadia Calviño, candidate à la présidence de l'Eurogroupe, s'est dite vendredi "plutôt optimiste" quant à la conclusion d'un accord européen sur le plan de relance européen de 750 milliards d'euros à la suite de la pandémie de Covid-19.

Néanmoins, "les marchés sont toujours hésitants entre d'un côté d'assez bonnes nouvelles sur le plan économique qui concernent la reprise et de l'autre l'inquiétude qui s'accroit sur l'extension de l'épidémie notamment aux États-Unis et la crainte plus générale d'une deuxième vague", note l'expert.

Les valeurs les plus demandées jeudi ont rebaissé, comme l'automobile: Peugeot a perdu 2,29% à 14,29 euros et Renault -1,37% à 22,30 euros.

Au sein des défensives, L'Oréal a lâché 2,39% à 289,60 euros et Carrefour (-2,13% à 13,56 euros).

Les technologiques ont suivi l'exemple américain du Nasdaq la veille, à l'image de Wordline (+0,62% à 78,28 euros). Dans les jeux vidéo, Ubisoft a avancé de 2,74% à 78 euros.

Air France-KLM a gagné 1,03% à 4,21 euros après avoir officialisé la suppression de plus de 7.500 postes d'ici à la fin 2022.

Le titre SoLocal était suspendu. L'ex-Pages Jaunes, reconverti dans les services internet a annoncé avoir trouvé un accord de refinancement avec ses principaux créanciers, reposant notamment sur une augmentation de capital.

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