Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris hésitait sur la marche à suivre (+0,06%) lundi matin, les investisseurs continuant à privilégier l'attentisme avant la réunion de la BCE jeudi alors que les publications d'entreprises vont s'intensifier dans les prochains jours.

A 09H39 (07H39 GMT), l'indice CAC 40 prenait 3,16 points à 5.555,50 points. Vendredi, il avait déjà fini stable (+0,03%).

"Trois focus majeurs vont avoir l'attention du marché cette semaine: les résultats d'entreprises, la réunion de la BCE et également la victoire hautement probable de Boris Johnson, qui va prendre la succession de Theresa May", a observé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"Alors que la saison des résultats bat son plein, l'opinion quant au potentiel de profit des entreprises semble être au mieux mitigée tandis que certains indices laissent penser que les indicateurs économiques pourraient se reprendre un peu, après un premier semestre lent", a estimé pour sa part Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

Mais les yeux du marché seront surtout tournés cette semaine vers la réunion de politique monétaire jeudi de la Banque centrale européenne (BCE).

Les investisseurs se demandent "si la BCE va assouplir sa politique (monétaire) ce mois-ci ou attendre septembre quand le nouveau programme de TLTRO (des prêts géants aux banques, NDLR) doit débuter", a souligné M. Hewson.

"Le consensus ne s'attend pas à ce que la BCE abaisse son taux dès ce mois-ci. Il semble peu probable que Mario Draghi veuille voler la politesse à Jerome Powell", le président de la Fed, a jugé de son côté M. Dembik. "En revanche, comme l'ont clairement indiqué les minutes de la BCE, le discours de M. Draghi devrait être sans ambiguïté accommodant, du fait des craintes concernant la conjoncture en Allemagne et d'une inflation toujours trop éloignée de la cible de la BCE. L'enjeu est surtout de préparer le marché à une action en septembre."

Les tensions dans le Golfe invitaient également les investisseurs à la prudence. L'Iran a prévenu dimanche que le sort du pétrolier battant pavillon britannique qu'il a arraisonné dépendrait de la bonne collaboration de l'équipage à l'enquête, alors que Londres a récusé la version iranienne de l'incident survenu deux jours auparavant dans le stratégique détroit d'Ormuz.

La Chine a par ailleurs annoncé samedi son intention d'ouvrir plus largement son secteur financier aux investissements étrangers, dès 2020, un geste de bonne volonté à l'égard de Washington au vu du conflit commercial qui les oppose et a précipité sa croissance à un plancher depuis 27 ans.

Coface déchante

Du côté des indicateurs, rien n'est prévu à l'agenda de ce lundi.

En matière de valeurs, Icade reculait de 1,19% à 78,80 euros après avoir vu progresser ses bénéfices semestriels malgré une baisse des revenus, ses nouveaux loyers dans les établissements de santé compensant le déclin de la promotion et d'importantes cessions de bureaux.

Derichebourg montait en revanche de 1,79% à 3,41 euros. La Banque européenne d'investissement (BEI), bras financier de l'Union européenne (UE), a prêté 130 millions d'euros au spécialiste français du recyclage, effectuant ainsi sa première opération de ce type dans le secteur.

Maurel et Prom progressait de 2,82% à 2,92 euros, fort de l'annonce d'une offre de rachat de la société britannique Amerisur, portant sur une valorisation de 257 millions de dollars (environ 222,8 millions d'euros), afin de se développer en Amérique du Sud et en Afrique.

Coface s'enfonçait en revanche de 4,67% à 10,20 euros. Natixis (-0,38% à 3,68 euros) a indiqué lundi qu'il n'y avait actuellement aucune discussion de nature à donner lieu à une offre visant l'assureur-crédit, dont la banque est actionnaire à hauteur de 41%. Selon des informations de presse datant de vendredi, le fonds d'investissement Apollo Global aurait contacté la Coface afin de faire une offre sur le groupe.

Casino se repliait de 0,40% à 32,36 euros, sans profiter de l'annonce de la cession de sa filiale Vindémia, présente dans l'océan Indien, au distributeur GBH pour 219 millions d'euros.

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