Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris rebondissait lundi matin (+1,55%), soulagée par la modération de Donald Trump dans sa réponse à Pékin au sujet de Hong Kong et stimulée par des signes de reprise en Chine.

A 09H37 (07H37 GMT), l'indice CAC 40 progressait de 73 points à 4.768,44 points. Vendredi, la cote Parisienne a terminé en net recul (-1,59%), comme les autres indices européens.

Les acteurs du marché redoutaient que Donald Trump ne remette en cause les efforts réalisés pour aboutir à une première phase d'un accord commercial avec la Chine signée en janvier en prônant de nouvelles sanctions commerciales contre le géant asiatique.

Mais le président américain, qui dénonce depuis plusieurs jours la loi controversée sur la sécurité nationale que Pékin veut imposer à Hong Kong, a calmé le jeu en se contentant de demander la révocation du statut commercial préférentiel de l'ancienne colonie britannique avec les Etats-Unis.

Finalement, "la réponse de Trump n'a pas été si dure que les marchés ne le redoutaient", écrit David Madden, analyste pour CMC Markets.

"Mais ce n'est pas parce que Donald Trump n'a pas choisi l'affrontement direct avec le gouvernement chinois sur le plan commercial qu'il ne le fera pas ultérieurement", prévient toutefois l'expert.

Ayant pour l'heure classé le risque d'escalade des tensions commerciales sino-américaines, les investisseurs vont désormais pouvoir se concentrer sur la macroéconomie alors que le déconfinement se poursuit, permettant à l'activité de reprendre progressivement.

Autre facteur d'optimisme: la reprise économique en Chine.

L'activité manufacturière y a rebondi plus que prévu en mai grâce à la levée des restrictions due à l'épidémie de Covid-19. L'indice, calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, qui s'était effondré en février à 40,3 avec la paralysie du pays provoquée par le Covid-19 est remonté à 50,7.

Le marché ne semble par ailleurs pas ébranlé par les manifestations - parfois émaillées de heurts et dégradations - contre les violences policières et le racisme dans plusieurs villes aux Etats-Unis dont Washington.

Au cours de cette première séance de juin, les investisseurs examineront auss l'indice d'activité manufacturière ISM aux Etats-Unis, où la Réserve Fédérale américaine (Fed) devrait se lancer dans l'aide aux moyennes entreprises d'ici quelques jours, selon son patron Jerome Powell.

En zone euro, "le principal point d'attention de la semaine sera la réunion de la BCE jeudi", souligne Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

La Banque centrale européenne pourrait renforcer son programme d'urgence destiné à limiter l'impact économique de la pandémie de nouveau coronavirus.

"La confirmation du maintien sur le très long terme d'une politique ultra-accommodante de la part de la banque centrale devrait rassurer les opérateurs de marché et fortement contribuer au rebond du CAC 40 entamé déjà depuis quelques semaines", selon M. Dembik.

Les acteurs de marché vont aussi écouter très attentivement les prévisions macroéconomiques courant jusqu'en 2022 qui seront présentées par la présidente de la BCE Christine Lagarde.

L'automobile avance

Peugeot grimpait de 4,65% à 13,40 euros. Le marché automobile français a encore plongé en mai, de 50,34%, sous l'effet des mesures de confinement, mais les constructeurs discernent de premiers signes de reprise.

Renault gagnait 3,84% à 20,98 euros. Le président du groupe, Jean-Dominique Senard, a assuré dimanche qu'il n'avait "aucune intention" de fermer le site du constructeur automobile de Maubeuge (Nord) mais que la Fonderie de Bretagne (FDB) "n'avait pas vocation" à rester au sein du constructeur.

Sanofi prenait 1,74% à 89,09 euros après avoir finalisé la vente de la quasi totalité de ses parts dans son partenaire américain Regeneron, pour plus de 11 milliards de dollars.

EDF progressait de 2,29% à 8,14 euros après une avancée notable dans le gigantesque chantier de la centrale nucléaire Hinkley Point C en Angleterre.

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