Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,34% lundi, toujours inquiète de l'évolution de la pandémie de Covid-19, de ses conséquences sur l'économie et des tensions sino-américaines.

L'indice CAC 40 a perdu 16,8 points à 4.939,62 points. Vendredi, il avait reculé de 1,54%.

"Les marchés étaient focalisés la semaine dernière sur la reprise de la pandémie, avec des résurgences importantes en Espagne et en France", ainsi que "sur la situation des Etats-Unis", analyse auprès de l'AFP Philippe Cohen, gérant actions chez Kiplink Finance. Les chiffres des nouvelles contaminations du jour outre-atlantique "sont en nette baisse, et le marché se contente de cela pour se stabiliser un peu", après les fortes baisses de la semaine précédente, estime-t-il.

Le nombre de nouveaux cas positifs aux Etats-Unis a nettement ralenti dimanche à 55.187, soit son plus bas niveau depuis près de deux semaines dans le pays le plus touché au monde, qui compte près de 150.000 morts.

"Ce ne sont que des chiffres sur une journée, il en faudra plus" dans cette tendance pour rassurer les marchés, nuance M. Cohen.

Ailleurs dans le monde, les signaux sont toujours inquiétants: en Belgique, la Première ministre Sophie Wilmès a annoncé lundi un durcissement des mesures pour lutter contre la pandémie, face à une hausse des cas "préoccupante" dans le pays.

Le nombre de contaminations progresse en Chine continentale, en Inde et en Espagne. A Hong Kong, le port du masque sera obligatoire à compter de mercredi pour faire face à l'augmentation des cas et les rassemblements en public à plus de deux seront interdits.

Pression de la Fed sur le Congrès

La situation économique porte toujours les séquelles de la première vague de l'épidémie et des confinements qui en ont résulté.

Parmi les nombreux événements, les investisseurs scrutent notamment les débats au Congrès américain autour d'un nouveau plan d'aide pour soutenir la première économie mondiale face au Covid-19.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, s'est dit optimiste dimanche sur Fox News quant à leur capacité à trouver un consensus.

A l'inverse, "aucune annonce majeure n'est attendue" lors de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi, selon Alexandre Baradez, responsable Analyses Marchés chez IG France.

Le panorama économique dressé par le président de la Fed Jerome Powell devrait encore être sombre, mais il devrait profiter de sa conférence de presse pour "appeler à un accord rapide" au Congrès, estiment les courtiers d'Aurel BGC.

Cette semaine est également agitée en termes de résultats d'entreprises, avec notamment ceux des géants technologiques américains comme Amazon, Apple, Alphabet et Facebook.

Sur le plan géopolitique, les tensions entre les Etats-Unis et la Chine restent marquées par les fermetures d'une ambassade de chaque pays la semaine précédente. "Le sujet est récurrent et va revenir", estime Philippe Cohen.

Côté valeurs, le secteur des voyages a été sous pression en raison de la hausse des restrictions du fait de la pandémie, notamment au Royaume-Uni.

Accor a cédé 3,54% à 21,82 euros. Dans son sillage, Compagnie des Alpes a perdu 3,27% à 15,38 euros.

Le transport aérien a subi également de sérieuses pertes: Air France- KLM s'est enfoncé de 4,97% à 3,79 euros et Airbus de 3,14% à 61,92 euros.

Les valeurs bancaires ont continué de souffrir. Société générale a baissé de 3,78% à 14,13 euros, BNP Paribas de 2,22% à 36,32 euros et Crédit Agricole de 2,07% à 8,72 euros.

Atos a abandonné 1,63% à 73,78 euros, après avoir vu ses ventes s'effriter de 2,8% au premier semestre tout en doublant son bénéfice net.

Après avoir fortement reculé la semaine passée, Dassault systèmes a repris 2,27% à 149,25 euros.

Edenred a cédé 0,16% à 43,23 euros. Le groupe s'est fixé un objectif d'Ebitda compris "entre 540 et 610 millions d'euros" cette année, tablant sur une "poursuite de la reprise progressive en Europe".

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