Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris reculait jeudi peu après une ouverture en légère hausse, espérant un ton accommodant de la part du président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, lors d'un discours très attendu à la conférence de Jackson Hole.

Vers 09H20 (07H20 GMT), l'indice CAC 40 perdait 11,13 points à 5.037,30 points. La veille, l'indice Parisien avait fini en hausse de 0,80%.

Au crépuscule d'un mois d'août très calme sur les marchés financiers faute de nouvelles majeures, les investisseurs attendent fébrilement le discours à venir de Jerome Powell jeudi au traditionnel symposium de Jackson Hole, une réunion de banquiers centraux qui se tiendra en ligne cette année.

Le patron de l'institution "devrait réitérer le message de ses précédentes conférences de presse, à savoir que le retour à une meilleure fortune économique dépend largement de la progression du virus, et que la Fed reste prête à faire tout ce qui sera nécessaire pour soutenir l'économie", anticipe Michael Hewson, analyste marchés en chef pour CMC Markets UK.

Or avec des taux déjà au plancher et l'explosion de son bilan financier sous l'effet de sa politique de rachat de dette, "son message pourrait décevoir les anticipations du marché qui table sur une Fed très accommodante", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste senior pour Swissquote Bank.

Inflation

selon elle, "les dernières minutes de la Fed suggèrent une approche attentiste pour l'institution avant l'introduction de nouvelles mesures qui pourraient brusquement faire monter les anticipations d'inflation".

De ce fait, "Powell devrait commencer par faire passer l'objectif d'inflation de 2% à +une moyenne de 2%+, ce qui lui offrirait davantage de flexibilité pour les périodes de hausse plus élevée des prix", poursuit-elle.

L'action des banques centrales, surtout celle des Etats-Unis, est devenue encore plus cruciale aux yeux des investisseurs ces dernières années avec l'introduction de mesures non conventionnelles massives, telles que le "quantitative easing", pour lutter contre le ralentissement économique.

En attendant la Fed, la Bourse de Tokyo a de son côté clôturé en baisse jeudi (-0,35%).

Sur le plan des indicateurs jeudi, le climat des affaires en France a poursuivi en août son amélioration, entamée depuis le déconfinement, même s'il reste à un niveau inférieur à ce qu'il était avant la crise, a indiqué jeudi l'Insee.

Aux Etats-Unis, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage et la deuxième estimation de la croissance américaine au deuxième trimestre sont attendues.

Parmi les valeurs du jour, l'enseigne de distribution Carrefour (-0,22% à 13,45 euros) a annoncé jeudi faire l'acquisition d'ici à début 2021 de 172 magasins en Espagne, dont la très grande majorité sont situés "dans des grandes villes", une opération dont la valorisation évoquée est de 78 millions d'euros.

Bouygues prenait 2,12% à 34,22 euros. Les télécoms, qui ont résisté à la crise sanitaire, ont permis au géant français de limiter les dégâts mais n'ont pu compenser des semaines de paralysie sur ses chantiers: le groupe est tombé dans le rouge au premier semestre, assurant toutefois être redevenu rentable depuis.

Eiffage (-0,41% à 82,06 euros), géant français du BTP et des autoroutes, a essuyé une perte nette au premier semestre à cause de la crise du coronavirus, a-t-il annoncé mercredi, promettant toutefois un net redressement pendant la deuxième moitié de l'année.

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