Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris perdait à nouveau du terrain (-0,62%) mardi matin, dans le sillage de Wall Street la veille, les craintes sur la croissance continuant à nourrir le pessimisme des investisseurs, à la veille d'une décision très attendue de la Fed.

À 09H30 (08H30 GMT), l'indice CAC 40 cédait 29,89 points à 4.769,98 points. La veille, il avait fini en nette baisse de 1,11%.

"Le marché commence à se rendre compte que la perspective d'un (mouvement d'achat massif) de Noël s'éloigne de plus en plus du fait de la persistance des inquiétudes à propos de l'économie mondiale et du risque politique", a analysé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"La seule porte de sortie par le haut à court terme serait que la Fed, qui commence sa réunion (ce mardi pour deux jours), parvienne à rassurer les investisseurs en confirmant l'optique d'une pause dans son relèvement des taux en 2019", a-t-il complété.

"Entre critiques de Donald Trump ou encore interrogations sur la croissance, les commentaires (du président de la Fed) Jerome Powell seront scrutés à la lettre", ont estimé pour leur part les experts de Mirabaud Securities Genève.

Le président américain Donald Trump a appelé lundi la Banque centrale américaine ne pas relever les taux d'intérêt, imposant une pression inédite sur l'institution monétaire qui, selon toute vraisemblance, devrait décider de passer à l'acte mercredi.

Sur le front du Brexit, la Première ministre britannique a précisé que le vote sur l'accord conclu avec Bruxelles se déroulerait dans la troisième semaine de janvier, soit entre les 14 et 20 janvier, déclenchant le courroux du chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn, qui a déposé lundi une motion de défiance contre Theresa May.

De son côté, le président chinois Xi Jinping a défendu les couleurs du socialisme "aux caractéristiques chinoises" à l'occasion de la célébration des 40 ans de réformes économiques du pays.

Tout en assurant que la Chine resterait sur la voie de l'ouverture et des réformes, Xi Jinping n'a annoncé aucune mesure concrète en ce sens et a réaffirmé la suprématie du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir.

Ifo et immobilier américain au menu

En matière d'indicateurs, les investisseurs prendront connaissance, en Allemagne, du baromètre Ifo du moral des entrepreneurs pour le mois de décembre.

Aux Etats-Unis, les mises en chantier de logements et les permis de construire pour novembre complèteront l'agenda. Selon M. Dembik, ces statistiques sur l'immobilier "devraient encore confirmer le ralentissement que l'on observe depuis le début de l'année", et sont de nature à "attiser les inquiétudes".

Sur le tableau des valeurs, Getlink (ex-Eurotunnel) montait de 5,40% à 12 euros, profitant de l'annonce de l'entrée au capital du groupe de BTP et de concessions Eiffage (-1,16% à 71,42 euros), à hauteur de 5,03% pour un investissement de 307,5 millions d'euros financé "sur sa trésorerie disponible".

Figeac Aero gagnait 3,98% à 11,50 euros, fort de la confirmation mardi de ses objectifs annuels malgré une baisse de son bénéfice net au premier semestre de son exercice décalé 2018/19, à 9,2 millions d'euros.

Saint-Gobain se repliait de 0,34% à 28,90 euros. Le groupe de matériaux de construction a annoncé lundi l'acquisition d'un spécialiste britannique des panneaux préfabriqués pour toitures et combles, SIG RoofSpace Solutions.

ArcelorMittal reculait de 0,89% à 19,25 euros alors que le numéro un mondial de la sidérurgie a annoncé lundi sa décision de ne pas redémarrer les emblématiques hauts-fourneaux de son site français de Florange (Moselle) arrêtés depuis 2012, et de continuer à y développer la fabrication de produits finis.

Carmat progressait de 2,65% à 23,26 euros après que le groupe a annoncé lundi un accord de prêt de 30 millions d'euros de la part de la Banque européenne d'investissement, destiné à soutenir la société française prévoyant de lancer sa prothèse de coeur intégral sur le marché européen dès l'an prochain.

jra/ef/nth