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Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a signé une nouvelle séance de baisse jeudi (-0,53%) sur fond d'aversion pour le risque grandissante des investisseurs, qui s'inquiètent des déboires politiques du président américain et d'un nouveau scandale de corruption au Brésil.

L'indice CAC 40 a perdu 28,16 points à 5.289,73 points dans un volume d'échanges nourri de 4,9 milliards d'euros. La veille, il avait fini en net recul de 1,63%.

La cote Parisienne, qui a débuté en léger repli, a ensuite creusé ses pertes avant de rattraper une partie du terrain perdu dans le sillage d'une tentative de reprise de Wall Street.

"Nous assistons à un mouvement général d'aversion pour le risque" qui se traduit par un mouvement de vente sur les marchés actions, a résumé auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant bleu Gestion.

L'indice Parisien, entré depuis l'élection française en phase de consolidation, se retrouvait "sans catalyseur particulier avec la fin des publications d'entreprises", aussi se concentre-t-il sur "le premier déclencheur venu", en l'occurrence les déboires politiques qui se multiplient ces derniers jours pour le président américain, a-t-il analysé.

La situation est "très confuse aux Etats-Unis avec le risque au minimum de voir les réformes de Donald Trump empêchées par la Chambre des représentants compte tenu de sa perte de crédibilité et de soutien politique", a expliqué M. Larrouturou.

Dernier développement en date outre-Atlantique: un ancien chef du FBI a été nommé mercredi procureur spécial pour garantir l'indépendance de l'enquête sur une éventuelle collusion entre des proches de Donald Trump et la Russie.

Si une destitution du président américain reste encore très hypothétique, les marchés commencent en revanche à intégrer le risque d'un retard dans le vaste plan de réformes promis par M. Trump.

- Nouveau scandale au Brésil -

En outre un scandale de corruption a éclaboussé le président brésilien nouvellement élu, Michel Temer, faisant plonger les titres de plusieurs groupes français ayant une activité importante dans le pays.

La Bourse de Sao Paulo a d'ailleurs suspendu ses activités ce jeudi après une chute de plus de 10% tandis que le réal a perdu quasiment 6% à l'ouverture.

Dans ce contexte, les statistiques du jour ont été quelque peu laissées de côté.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont pourtant reculé de manière inattendue aux Etats-Unis, ressortant à leur plus bas depuis fin février mais l'indice composite des principaux indicateurs y a en revanche augmenté un peu moins que prévu en avril.

Sur le terrain des valeurs, les difficultés politiques du président brésilien ont pesé sur Casino (-4,83% à 52,21 euros), Edenred (-4,76% à 22,71 euros), CNP Assurances (-6,35% à 18,73 euros) ou encore Carrefour (-2,13% à 22,75 euros).

Wendel a lâché 2,85% à 132,80 euros malgré un chiffre d'affaires consolidé en hausse de 10,1% à 2,15 milliards d'euros au premier trimestre, soutenu notamment par une bonne performance de sa filiale Bureau Veritas.

Elis a perdu 2,43% à 19,50 euros après que le groupe britannique de blanchisserie industrielle Berendsen a refusé son offre de rachat qui le valorisait 2 milliards de livres sterling (environ 2,4 milliards d'euros).

Iliad a reculé de 2,72% à 227,10 euros, pénalisé par des prises de bénéfices après une publication conforme aux attentes avec une hausse de 7% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, à 1,22 milliard d'euros.

EDF a en revanche retrouvé quelques couleurs (+1,16% à 8,95 euros) après avoir chuté de plus de 6% la veille après l'annonce de la nomination de Nicolas Hulot comme ministre de la Transition écologique.

AB Science s'est enfoncé de 6,98% à 10,92 euros, pénalisé par un avis négatif d'un comité de l'Agence européenne du médicament (EMA) à sa demande d'autorisation de son candidat-médicament masitinib, une nouvelle prévisible après la suspension de ses essais cliniques en France.

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