Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris cédait du terrain (-0,66%) mercredi matin, craignant un regain de tensions entre Pékin et Washington après un vote du Sénat américain favorable à Hong Kong et des déclarations de Donald Trump menaçant la Chine d'une surenchère douanière.

A 09H37 (08H37 GMT), l'indice CAC 40 se repliait de 39,09 points à 5.869,96 points. La veille, il avait fini en repli de 0,35%, après avoir toutefois signé un nouveau plus haut en séance.

"La séance d'hier n'était pas la plus animée pour les investisseurs. Comme on pouvait l'attendre, la phase de consolidation du CAC 40 s'est poursuivie", a relevé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. "Le marché manque de catalyseurs haussiers et les indicateurs économiques, globalement mitigés, ne permettent pas de les rassurer."

Les derniers échos en provenance de Washington ne devraient pas non plus contribuer à apaiser le climat.

Le Sénat américain a en effet adopté mardi à l'unanimité un texte soutenant les "droits de l'Homme et la démocratie" à Hong Kong, provoquant la colère de Pékin qui a convoqué un haut diplomate américain.

"Il sera intéressant de voir si les tensions entre Washington et Pékin au sujet de Hong Kong ont un impact sur la tendance", a observé Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Dans l'immédiat, les investisseurs devraient considérer que ces tensions ne sont pas de nature à faire dérailler l'accord partiel (sur le commerce entre la Chine et les Etats-Unis). Lequel n'est pourtant toujours pas signé et ne fait l'objet ni d'une date de signature ni d'un lieu de cérémonie à ce stade", a-t-il poursuivi.

Le président américain Donald Trump a en outre promis mardi une nouvelle hausse des tarifs douaniers visant les produits chinois si aucun accord n'était trouvé avec Pékin pour mettre fin à la guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales.

Du côté des indicateurs, les investisseurs prendront connaissance dans la matinée du rapport semestriel sur la stabilité financière de la BCE ainsi que des minutes de la dernière réunion monétaire de la Fed, qui seront publiées après la clôture des Bourses européennes.

La Banque centrale chinoise a pour sa part annoncé mercredi une légère baisse d'un des taux préférentiels qu'imposent les banques commerciales à leurs clients, la seconde mesure du genre cette semaine pour soutenir une économie en plein ralentissement.

Les matières premières souffrent

Les valeurs liées aux matières premières, particulièrement sensibles aux développements sur le commerce, accusaient le coup après les nouvelles menaces douanières de Donald Trump.

Imerys reculait de 3,18% à 35,96 euros, Eramet de 3,14% à 42,94 euros, ArcelorMittal de 2,51% à 14,40 euros tandis que Vallourec et CGG se repliaient de respectivement 2,11% à 2,36 euros et 1,65% à 2,26 euros.

EDF perdait 0,99% à 9,17 euros. Le géant français de l'électricité a annoncé mercredi qu'il cédait ses 49,99% de parts au sein de sa coentreprise nucléaire américaine CENG, achevant un désengagement entamé en 2014.

Aéroports de Paris profitait à l'inverse (+2,34% à 179,30 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "surperformer" par RBC Capital Markets.

Par ailleurs, les groupes parlementaires à l'initiative de la procédure de référendum d'initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'ADP demanderont à rencontrer Emmanuel Macron lorsque le cap du million de signatures sera atteint, a indiqué mercredi le sénateur PS Jean-Pierre Sueur.

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