Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris se montrait hésitante mercredi matin (-0,03%) peu après l'ouverture, dans un contexte d'incertitudes sur l'issue des négociations commerciales avant une nouvelle phase délicate de pourparlers entre la Chine et les Etats-Unis.

A 09H28 (07H28 GMT), l'indice CAC 40 se repliait de 1,65 point à 5.394,10 points. La veille, la place Parisienne avait terminé en net recul (-1,60%) à 5.395,75 points.

Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche la mise en oeuvre, dès vendredi, d'une hausse des droits de douane sur 200 milliards d'importations chinoises, au moment où Washington et Pékin s'apprêtent à entamer une nouvelle phase délicate de négociations.

Seule consolation pour les marchés, qui s'étaient préparés à l'imminence d'un accord potentiel, Pékin a, malgré tout, confirmé que le vice-Premier ministre Liu He allait comme prévu diriger les tractations pour la partie chinoise, jeudi et vendredi à Washington.

Mais le négociateur en chef Robert Lighthizer a affirmé à des médias américains que les nouvelles sanctions seraient effectives à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi (04H01 GMT), sans dire si cela dépendait de l'issue des négociations.

Dans ce contexte, "les probabilités qu'il y ait un accord entre Washington et Pékin vendredi s'amenuisent de plus en plus", estiment les experts de Mirabaud Securities Genève.

"La crainte prépondérante est que la croissance mondiale sera touchée si les Etats-Unis et la Chine échouent à trouver un accord commercial", explique Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group. "Juste au moment où l'économie mondiale commençait à montrer de timides signes de stabilisation, un ralentissement plus prononcé est à nouveau sur la table", ajoute-t-il.

Même "les chiffres des importations et des exportations chinoises sont presque passés inaperçus en raison de la fixation du marché sur le conflit commercial, alors qu'ils sont d'habitude analysés de près pour obtenir des indices sur la santé de l'économie chinoise", souligne l'analyste.

L'excédent chinois avec les Etats-Unis, au coeur du différend entre les deux premières économies mondiales, est resté stable en avril à 21 milliards de dollars, contre 20,5 milliards de dollars le mois précédent.

L'excédent commercial du géant asiatique avec l'ensemble du monde a lui fondu de plus de moitié en avril par rapport au mois précédent (13,8 milliards de dollars contre 32,64 milliards en mars).

"La volatilité pourrait bien précipiter d'autres pertes sur les marchés actions, particulièrement si le président Trump suivait sa promesse de prélever des droits de douane additionnels à la fin de la semaine", souligne de son côté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

En zone euro, les investisseurs ont pu être rassérénés par une production industrielle allemande meilleure qu'attendu, en progression de 0,5% sur un mois en mars.

Air France-KLM recule

Le titre Air France-KLM cédait 1,65% à 9,08 euros après l'annonce de sources syndicales selon laquelle le plan de départs volontaires qui sera présenté le 13 mai par la direction d'Air France visera 465 suppressions de postes parmi son personnel au sol en France.

L'action Airbus grappillait 0,36% à 117,96 euros en dépit d'un bilan négatif en termes de commandes nettes d'avions depuis le début de l'année dû à des annulations de commandes.

Le titre Air Liquide gagnait 0,30% à 116,05 euros après que le PDG du groupe Benoît Potier a souhaité mardi une coopération franco-allemande pour développer l'énergie hydrogène, à l'image de ce qui est fait pour les batteries de véhicules électriques.

L'action Aperam avançait de 0,23% à 25,68 euros, le groupe ayant annoncé mercredi matin un chiffre d'affaires à peu près stable à 1,18 milliard d'euros, contre 1,21 milliard au premier trimestre 2018 et 1,12 au 4ème trimestre 2018.

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