Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en léger repli lundi (-0,27%), ménageant ses forces avant d'être fixée sur les intentions de la Banque centrale européenne qui se réunit jeudi et suscite beaucoup d'espoirs.

L'indice CAC 40 a perdu 15,02 points à 5.588,97 points dans un volume d'échanges moyen de 3 milliards d'euros. Vendredi, il avait clôturé en petite hausse (+0,19%).

La place Parisienne a ouvert à l'équilibre, avant de céder un peu de terrain.

"Le marché a du mal à s'installer au-dessus des 5.600 points, après deux semaines de hausses consécutives. Il manque de catalyseurs pour poursuivre son ascension", a estimé auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance.

"La proximité de la réunion de la Banque centrale européenne limite en outre les initiatives, avec des attentes importantes aussi bien en matière de baisse des taux directeurs que de mesures de soutien", a-t-il ajouté.

Pour cette réunion, les investisseurs escomptent majoritairement une baisse des taux directeurs, un système pour atténuer les effets défavorables des taux d'emprunt négatifs sur les banques les plus fragiles ("tiering") et un nouveau programme de soutien, même si sur ce dernier point, certains responsables ont manifesté leurs réticences.

La reprise des rachats de dette est "une question à discuter", mais pas nécessairement dans l'immédiat, a ainsi estimé la semaine passée le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau.

"Il y a également des facteurs techniques qui jouent, selon M. Larrouturou, du fait d'une rotation sectorielle (report des achats sur certains secteurs, NDLR) importante en faveur des banques au cours de cette séance et d'un seuil de 5.600 points un peu compliqué".

Côté macroéconomie, la Chine a dévoilé dimanche une contraction de ses exportations en août sur fond de différend commercial avec les États-Unis et la croissance japonaise au 2e trimestre a été revue en baisse.

La croissance du Royaume-Uni est pour sa part légèrement repartie en juillet après une contraction au deuxième trimestre, ce qui pour les analystes semble éloigner la perspective d'une récession en pleine crise du Brexit.

En la matière, un nouveau vote doit avoir lieu dans la journée. Le Premier ministre britannique Boris Johnson veut convaincre les députés très réticents d'approuver des élections législatives anticipées, ultime tentative pour mettre en oeuvre sa stratégie d'un Brexit à tout prix et se sortir d'une crise politique, avant la suspension du Parlement pour cinq semaines.

Plongeon d'Air France-KLM

Sur le terrain des valeurs, Air France-KLM a plongé de 9,77% à 8,92 euros, le marché accueillant défavorablement l'annonce de réservations de dernière minute plus faibles que prévu sur la période de pointe de l'été et le fait que la compagnie envisage de faire une offre sur la compagnie Aigle Azur.

Le secteur bancaire a en revanche profité de la remontée des taux d'emprunt sur le marché de la dette. Société Générale a bondi de 4,10% à 25,14 euros, BNP Paribas de 2,97% à 43,71 euros et Crédit Agricole de 2,75% à 11,01 euros.

A l'inverse, les valeurs dites défensives ont reflué, à l'instar de Pernod Ricard (-3,49% à 168,65 euros) ou Sanofi (-2,86% à 79,26 euros).

Renault a avancé de 2,25% à 56,45 euros. Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, éclaboussé par une affaire de prime indûment perçue, a annoncé lundi qu'il comptait quitter en fin de semaine ses fonctions à la tête du groupe japonais, détenu à 43% par le groupe français.

Orange a cédé 1,72% à 13,46 euros, alors que le groupe a annoncé vendredi être parvenu à un accord avec Altice pour la diffusion de l'ensemble des chaînes du groupe, BFMTV, RMC Découverte et RMC Story, suspendues un peu plus de 24 heures sur les box internet de l'opérateur historique.

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