Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris montait un peu à la mi-journée vendredi dans l'espoir de conclure la semaine sur une note positive en dépit des craintes sanitaires qui polluent l'horizon économique.

Vers 12H30, Paris (+0,44% à 5.386,38 points) et Francfort (+0,12%) se cramponnaient en territoire positif, tandis que Londres lâchait 0,52%.

A Wall Street, les contrats à terme annonçaient une progression avant l'ouverture.

Inquiétés par la hausse des contaminations, les marchés européens avaient ouvert dans le rouge au lendemain de prises de bénéfices.

A Paris, "le marché montre sa résilience et s'autorise même de belles incursions en territoire positif. Les dernières projections attribuant la victoire à Joe Biden en Arizona n'y sont peut-être pas étrangères...", constate Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Toutefois, "le changement de tendance semble un peu bizarre vu le nombre de cas de contaminations" dans les pays occidentaux, note David Madden, analyste pour CMC Markets.

Face à la deuxième vague de l'épidémie qui ravage les Etats-Unis, de nouvelles restrictions commencent à être décrétées au niveau local, en l'absence de consignes du gouvernement fédéral de Donald Trump.

L'Europe continue aussi de se battre, prévoyant de nouvelles mesures sanitaires en Grèce et au Portugal, après celles décrétées en France et au Royaume-Uni.

Sur les trois séances ayant suivi la communication du laboratoire Pfizer sur l'apparition d'un candidat-vaccin efficace lundi, un optimisme débordant avait envahi les marchés.

"Cette semaine, les nouvelles concernant un vaccin ont été encourageantes, mais, bien que réjouissantes, de nombreuses questions demeurent. En effet, le calendrier, les quantités et la distribution ne sont toujours pas clairs, de même que le nombre de personnes qui voudront le premier lot de vaccins", rappelle Esty Dwek, responsable des stratégies de marché de Natixis IM Solutions.

Côté statistiques, la croissance du PIB de la zone euro au troisième trimestre a été légèrement revue à la baisse dans une deuxième estimation. Les chiffres de la confiance du consommateur aux Etats-Unis pourraient faire évoluer la tendance.

Les investisseurs considèrent que la conjoncture va continuer à être soutenue par les sommes investies par les pays et l'argent mis sur la table par les banques centrales pour limiter la récession.

Ainsi, "le durcissement ou la prolongation des restrictions sanitaires en Europe et aux Etats-Unis rend la question des mesures de soutien des Etats et des banques centrales encore plus aigüe", prévient M. Pichard.

"Si les présidents de la BCE, de la Banque d'Angleterre et de la Fed se sont félicités jeudi des avancées vers un vaccin, ils ont néanmoins mis en garde les chefs d'Etats et de gouvernements que cette perspective ne suffira pas à faire face aux défis économiques imposés par la pandémie", poursuit-il.

LES VALEURS PÉTROLIÈRES EN BAISSE. Elles reculaient dans la foulée de la faiblesse des cours du brut après une hausse des stocks américains et dans un contexte de craintes pour la demande. BP lâchait 0,71% à 236,10 pence et Royal Dutch Shell (action "B") 1,07% à 1.162 pence.

ENGIE PROGRESSE. Le titre grimpait de 2,81% à 12,26 euros après avoir confirmé ses objectifs annuels après un meilleur troisième trimestre et précisé quelles activités de services devraient sortir de son giron.

En dehors du géant de l'énergie, le secteur informatique, l'automobile, les bancaires et le luxe se partageaient le haut de l'indice Parisien.

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