Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a conclu la semaine en hausse (+0,42%) juste sous les 5.000 points, soutenue par l'espoir d'un apaisement des tensions entre les Etats-Unis et la Chine, tout en continuant de rester attentive à la situation sanitaire.

L'indice CAC 40 a pris 20,70 points à 4.979,45 points, ce qui porte sa progression sur l'ensemble de la semaine à 2,90%. La veille, il avait baissé de 0,75%.

Le volume d'échanges a été particulièrement élevé, à 8,3 milliards d'euros. La forte volatilité était attendue car il s'agit d'une journée dite "des quatre sorcières", à l'issue de laquelle expirent plusieurs contrats sur des produits financiers et qui n'arrive qu'une fois par trimestre.

Le marché a été guidé par les espoirs que "la Chine soit disposée à continuer d'acheter les produits agricoles américains", a déclaré à l'AFP Alexandre Neuvy, responsable de la gestion privée chez Amplegest.

Cet élan a poussé le CAC 40 vers les 5.040 points, avant que l'indice ne consolide ses gains.

En janvier, Pékin s'était engagé à acheter pour 50 milliards de dollars supplémentaires de produits agricoles américains dans le cadre d'un accord pour mettre fin à la guerre commerciale entre les deux superpuissances. Mais avec la pandémie de Covid-19, les importations chinoises sont restées à un faible niveau.

Le représentant au Commerce du président américain Donald Trump et artisan de l'accord, Robert Lighthizer, s'est montré optimiste jeudi, répétant que les autorités chinoises allaient tenir leurs engagements.

Le spectre d'un regain des tensions n'est toutefois pas écarté, Donald Trump assurant sur Twitter vendredi que "les Etats-Unis maintiennent bien entendu une option politique, sous plusieurs conditions, de couper tous les ponts avec la Chine".

Autre signal positif pour les marchés, "le pétrole est monté et a dépassé les 40 dollars le baril aux Etats-Unis, un signe positif pour la croissance", analyse M. Neuvy.

Virus toujours actif

L'évolution de la pandémie de Covid-19 est restée sous surveillance alors que le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé que "le monde est entré dans une phase nouvelle et dangereuse" avec les déconfinements, alors que le virus continue de circuler dans plusieurs régions du monde, de la Chine aux Etats-Unis.

En revanche, "les marchés n'attendaient rien" du Conseil européen visant à trouver un accord sur un plan de relance massif post-coronavirus.

Le prochain conseil, prévu "mi-juillet" et "en face à face" à Bruxelles selon le président du Conseil, Charles Michel, sera plus décisif et attendu.

Si la chancelière allemande Angela Merkel a assuré que le fait que "la Commission puisse pour ainsi dire émettre des obligations n'a été remis en question par personne", le Premier ministre Néerlandais Mark Rutte, dont le pays est l'un des plus réticents sur ce plan, a déclaré qu'il était "incertain" qu'un accord soit trouvé en juillet.

Sur le plan des valeurs, le CAC a mis à l'honneur Danone, qui a avancé de 2,49% à 65,06 points.

Des valeurs plus cycliques et sensibles à la conjoncture ont également progressé, comme Schneider, qui a gagné 0,93% à 95,76 euros.

Sanofi a progressé de 1,95% après avoir annoncé que son médicament Dupixent (dupilumab) avait été approuvé en Chine pour le traitement de la dermatite atopique, une forme d'eczéma modérée à sévère de l'adulte.

Les valeurs automobiles ont en revanche souffert, comme Peugeot (- 2,30% à 13,36 euros) et Renault (-1,88% à 21,13 euros) tout comme les bancaires avec un repli de 2,06% à 8,07 euros pour Crédit agricole, 1,68% à 14,37 euros pour Société générale et 1,44% à 35,30 euros pour BNP.

Hors du SBF 120, le groupe McPhy s'est envolé de 45,68% à 11,80 euros après l'annonce d'un contrat de 11 millions d'euros pour déployer 14 stations fournissant de l'hydrogène pour automobile dans les grandes villes d'Auvergne-Rhône-Alpes.

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