Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en timide hausse (+0,17%) mardi, les investisseurs limitant les prises de risques avant une série de votes décisifs pour le Brexit dans la soirée et tandis que les résultats d'entreprises vont s'intensifier dès mercredi.

L'indice CAC 40 a pris 9,34 points à 5.657,69 points, dans un volume d'échanges restreint, de 2,9 milliards d'euros. La veille, il avait déjà terminé légèrement dans le vert (+0,21%).

La place Parisienne a ouvert proche de l'équilibre pour finalement se reprendre un peu après avoir temporairement perdu du terrain en milieu de matinée.

"Il y a une certaine prudence depuis le début de la semaine" sur les marchés où nous sentons qu'il "y a quand même beaucoup d'attentisme", a relevé auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque. "Une semaine encore assez chargée se profile" avec "plus d'un tiers des entreprises du CAC 40 (qui) publient leurs résultats".

Surtout, "la journée d'aujourd'hui est une journée vraiment risquée sur le Brexit" même si "cela peut évoluer potentiellement positivement", a souligné M. Tuéni, "c'est ce soir que tout va se jouer".

La promesse de Boris Johnson de sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 octobre passe des tests majeurs mardi soir au Parlement britannique, avec deux votes techniques préliminaires sur l'accord conclu la semaine dernière entre Londres et Bruxelles.

Le Premier ministre britannique a menacé de retirer le projet de loi sur son accord de Brexit et de demander des élections anticipées si les députés refusaient la marche forcée qu'il tente de leur imposer à neuf jours de la date prévue du divorce.

Reste que si le sujet "a fait un peu bouger le marché la semaine dernière, globalement, toutes les mauvaises nouvelles que nous avons eues sur le Brexit n'ont jamais eu d'impact très négatif sur les marchés européens" en dehors des actifs britanniques, a jugé M. Tuéni. "Une ligne avec un +hard Bexit+, nous n'y croyons toujours pas."

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a pour sa part estimé mardi que pour l'heure, il n'y avait "pas de justification pour une nouvelle extension" du délai pour la mise en oeuvre du Brexit.

Sur le front commercial, les autorités chinoises se sont montrées méfiantes mardi face à l'optimisme de Washington, qui affirme qu'un accord commercial partiel avec Pékin "avance bien" et pourrait être signé par le président américain le mois prochain.

"Nous désapprouvons la tactique qui consiste à brandir le bâton des droits de douane à chaque étape, à tout bout de champ et à exercer une pression maximale sur la Chine", a ainsi indiqué le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Le Yucheng.

Samedi toutefois, le principal négociateur chinois Liu He avait salué "un progrès substantiel" dans la recherche de l'accord alors que de nouvelles surtaxes douanières de 15% doivent entrer en vigueur aux Etats-Unis sur des produits chinois de grande consommation en décembre.

Côté indicateurs, les reventes de logements aux Etats-Unis ont nettement chuté en septembre, décevant les analystes après deux mois consécutifs de hausse, selon les données de l'Association nationale des agents immobiliers américains (NAR).

Thales à la peine

En matière de valeurs, Imerys a dévissé de 13,01% à 32,64 euros, plombé par l'abaissement de ses perspectives financières pour 2019 et l'annonce de la démission de son directeur général, Conrad Keijzer.

Thales a perdu 2,65% à 88,10 euros, affecté par la révision à la baisse sa prévision de croissance pour 2019.

BioMérieux a perdu 2,66% à 73,30 euros après avoir averti que son objectif de croissance annuelle du chiffre d'affaires serait désormais dans le bas de la fourchette initialement évoquée.

Klépierre a été en revanche dynamisé (+1,11% à 32,93 euros) par la confirmation de ses objectifs annuels.

Le secteur touristique était à la peine, la France ayant repoussé à 2022, contre 2020 initialement, son objectif d'atteindre les 100 millions de touristes étrangers, "au regard de la conjoncture actuelle". Accor a décliné de 2,13% à 38,07 euros et Pierre & Vacances de 1,17% à 15,18 euros.

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