Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris déclinait vendredi peu après l'ouverture (-0,26%), les investisseurs ayant pris connaissance d'un indicateur décevant pour l'activité du secteur privé en France, au lendemain du répit accordé jusqu'au 12 avril au Royaume-Uni sur le Brexit

A 09H35 (08H35 GMT), l'indice CAC 40 se repliait de 0,26%, soit 15,30 points à 5.363,55 points. La veille, il avait fini sur une note hésitante (-0,07%) à 5.378,85 points.

Wall Street a terminé en forte hausse jeudi, soutenue par une envolée des valeurs technologiques.

La cote Parisienne, qui avait ouvert en hausse, a viré dans le rouge après l'annonce de l'indice PMI français.

L'activité du secteur privé en France est repartie à la baisse en mars, en raison notamment d'une forte contraction du volume des nouvelles affaires à l'export, selon un indice provisoire publié par le cabinet IHS Markit.

L'indice flash composite de l'activité globale, qui s'était redressé en février, a atteint 48,7 points, contre 50,4 points le mois précédent. Ce niveau, le plus faible depuis deux mois, "signale un retour à la contraction" de l'activité du secteur privé, souligne Markit dans un communiqué.

"Un tas de statistiques vont donner d'autres indications sur la façon dont l'économie de la zone euro et particulièrement celle de l'Allemagne tiennent le coup face au Brexit et le conflit commercial non résolu entre la Chine et les Etats-Unis", relève Jasper Lawler, analyste de London Capital Group.

Outre le PMI allemand, l'indice PMI manufacturier américain sera également très regardé par les investisseurs qui examineront aussi les chiffres des reventes de logements de février aux Etats-Unis.

La dernière séance de la semaine sera aussi la deuxième journée du sommet européen à Bruxelles.

"L'Union Européenne a mis de l'eau dans son vin", constate Tangi Le Liboux, stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Le Royaume-Uni a gagné deux semaines supplémentaires. La date limite pour le Brexit passe du 29 mars au 12 avril. Mais Theresa May ne devra pas attendre la dernière minute pour présenter son accord, pour la troisième fois à la Chambre des Communes", souligne-t-il.

Jeudi soir, les dirigeants européens ont accordé au Royaume-Uni deux options pour un report du Brexit au-delà de la date initialement prévue du 29 mars, fixant désormais l'échéance au 12 avril.

Selon cette offre, si les députés britanniques approuvent la semaine prochaine l'accord de divorce conclu en novembre avec l'UE, la date du Brexit sera reportée jusqu'au 22 mai.

En cas de nouveau rejet, Londres aura jusqu'au 12 avril pour décider d'organiser des élections européennes. Ce qui lui permettrait alors de demander un nouveau report dont la durée n'a pas été fixée.

Les investisseurs garderont aussi un oeil sur la Chine qui s'apprête à signer un protocole d'accord pour sceller la participation de l'Italie, --premier pays du G7 à le faire--, au projet de "nouvelles routes de la soie" en dépit des inquiétudes manifestées à Bruxelles et à Washington.

Ils continueront aussi de suivre toute évolution en matière de négociations commerciales entre Pékin et Washington.

Le secteur technologique suit Wall Street

Le secteur technologique prospérait dans le sillage du bond des géants américains la veille à Wall Street. Soitec gagnait ainsi 3,07% à 73,75 euros, à l'instar d'Ubisoft (+1,24% à 81,88 euros), de STMicroelectronics (2,05% à 15,16 euros), d'Atos (+0,78% à 87,96 euros) et d'Alten (+0,16% à 95,10 euros).

Eiffage reculait de 0,67% à 86,42 euros. Le groupe a remporté un contrat de plus de 250 millions d'euros pour construire au Royaume-Uni un parc éolien destiné à alimenter près d'un million de foyers.

Esker se repliait de 0,87% à 68,30 euros en dépit d'une "nouvelle croissance significative de ses résultats" en prévision cette année après un robuste exercice 2018.

Carrefour prenait 1,88% à 17,33 euros. Le distributeur veut négocier rapidement un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) dans ses hypermarchés français, qui pourrait concerner 1.500 postes, selon des sources syndicales.

Sequana était suspendu jusqu'à nouvel avis à la demande de la société. Le groupe papetier a annoncé jeudi avoir obtenu la conversion de sa procédure de sauvegarde en redressement judiciaire, comme il demandait compte tenu des incertitudes dans le litige qui l'oppose au groupe britannique BAT.

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