Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait en petite baisse jeudi matin (-0,43%), restant pénalisée par le recul des prix du pétrole, qui ont touché mercredi de nouveaux plus bas en plusieurs mois.

A 09H27 (07H27 GMT), l'indice CAC 40 cédait 22,56 points à 5.251,70 points. La veille, il avait fini en repli de 0,37% à 5.274,26 points.

"En Europe, les marchés ont échoué dans leur première tentative haussière il y a deux jours, mais n'ont pas cédé à la baisse hier. Le CAC évolue autour des 5.300 points et pourrait végéter aujourd'hui", ont estimé les stratégistes du courtier Aurel BGC, n'excluant pas l'hypothèse d'un nouveau rebond en dépit de l'absence de réels catalyseurs.

Mais, même si "le pétrole ne remonte pas", "les Bourses semblent s'en accommoder", ont-ils complété.

Les cours du pétrole ont poursuivi mercredi leur dégringolade, tombant à Londres et New York à leurs plus bas respectivement depuis sept et dix mois, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se montrant impuissante, en dépit de la prorogation récente de son accord de limitation de la production, à résorber l'excès d'offre.

"Les investisseurs restent inquiets de la croissance de l'offre non OPEP, notamment de la Libye et du Nigéria" et ni la baisse plus marquée qu'attendu des stocks américains de brut mercredi, ni des propos du ministre iranien du Pétrole n'ont été suffisants pour les rassurer.

Or la faiblesse des prix de l'énergie, composante importante de l'inflation, fait craindre aux investisseurs une normalisation monétaire moins rapide que prévu sur le front des banques centrales, ce qui a particulièrement pesé sur les valeurs bancaires.

L'actualité a également été marquée par un important remaniement du gouvernement français mercredi soir, après les démissions enregistrées depuis lundi.

Du côté des indicateurs, les investisseurs seront attentifs à la publication de la confiance des consommateurs en zone euro pour le mois de juin et à celle du bulletin économique de la Banque centrale européenne (BCE).

En France, le climat des affaires s'est de nouveau amélioré en juin, atteignant un niveau inédit depuis six ans, avec une embellie notable dans le secteur du commerce de détail et dans le bâtiment, a annoncé jeudi l'Insee.

Outre-Atlantique, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ainsi que l'indicateur composite de l'activité économique pour le mois de mai (Conference Board) sont également à l'agenda.

Les dirigeants de l'UE doivent en outre se retrouver jeudi à Bruxelles pour un sommet de deux jours.

- Les bancaires toujours pénalisées -

Sur le front des valeurs, les banques et les assurances continuaient à souffrir, Axa lâchant 1,48% à 23,69 euros. BNP Paribas (-0,95% à 61,55 euros), Société Générale (-0,87% à 46,07 euros) et Crédit agricole (-0,90% à 13,80 euros) suivant la même tendance.

Aéroports de Paris prenait en revanche 1,62% à 147,15 euros alors que, selon Bloomberg, Vinci étudie avec ses conseillers la possibilité de faire une offre pour prendre le contrôle du gestionnaire des aéroports Parisiens. En outre, l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, à l'origine de plusieurs privatisations lorsqu'il était à Bercy, relance les spéculations sur un désengagement de l'Etat dans certaines entreprises, dont ADP.

Altran Technologies perdait 3,61% à 15,49 euros après que les fonds Apax Partners et Altamir, ainsi que des actionnaires fondateurs, ont annoncé la cession de 11,2% du capital du groupe de conseil en technologies, dans le cadre d'un placement réservé aux investisseurs institutionnels.

Safran progressait de 0,28% à 81,71 euros, profitant de l'annonce que CFM International, sa filiale moteurs d'avions avec General Electric, a reçu 1.658 commandes de moteurs Leap et CFM56 pour un montant de 27,3 milliards de dollars, lors du salon du Bourget.

SFR reculait de 0,78% à 31,62 euros alors qu'Altice USA, filiale américaine de l'empire des télécoms et des médias de Patrick Drahi, dont l'opérateur télécoms est également une filiale, va faire son entrée à Wall Street jeudi.

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