Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris se montrait plus hésitante mardi (-0,10%) après deux séances consécutives de hausse, les yeux rivés sur l'Italie.

A 09H20 (07H20 GMT), l'indice CAC 40 reculait de 5,22 points à 5.366,34 points. La veille, l'indice avait fini en nette hausse (+1,34%) à 5.371,56 points.

"L'Europe joue gros cette semaine", entre l'Italie qui pourrait se retrouver sans gouvernement et le sommet du G7 ce week-end, écrit Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC. "Ce n'est pas le Brexit ou les négociations sino-américaines qui vont dominer l'agenda du jour sur les marchés. L'Italie sera en effet au centre de l'attention."

Selon toute probabilité, le Premier ministre italien Giuseppe Conte démissionnera mardi, officialisant une tonitruante rupture entre la Ligue de Matteo Salvini et le Mouvement 5 Etoiles, après seulement 14 mois de cohabitation.

Le marché a déjà digéré des informations de presse selon lesquelles l'Allemagne envisagerait un plan de relance budgétaire en cas de crise et d'autres selon lesquelles la Maison Blanche envisagerait des baisses d'impôts et de droits de douane pour éviter une entrée des Etats-Unis en récession.

Le conflit commercial qui oppose la Chine aux Etats-Unis a par ailleurs connu une accalmie lundi: l'administration Trump a accordé un nouveau répit au géant chinois des télécoms Huawei. Un geste qui "ne change rien" pour le géant chinois des télécoms, a toutefois assuré mardi le groupe, qui s'estime toujours "injustement traité" par Washington.

Désormais, "les investisseurs cherchent une nouvelle force motrice", observe Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Car sur le front commercial, "il demeure improbable d'avoir une résolution rapide et il y a un risque réel que le président Trump tourne son attention vers l'Union européenne compte tenu de ses remarques de la semaine dernière selon lesquelles l'UE traite plus mal les Etats-Unis que la Chine quand il s'agit de commerce", explique l'analyste.

L'unique indicateur économique à se mettre sous la dent sera celui des prix à la production allemande de juillet.

Surtout, "les investisseurs attendent le discours vendredi du patron de la Réserve fédérale américaine Jerome Powel (ndlr: au symposium de Jackson Hole dans le Wyoming) pour avoir des indices sur la direction de la politique monétaire américaine", souligne Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.

Avant cela, ils pourront analyser les comptes-rendus publiés mercredi par la Réserve fédérale américaine (Fed), puis jeudi par la Banque Centrale Européenne (BCE) sur leur précédente réunion de politique monétaire.

Les défensives reprennent le dessus

Les valeurs défensives reprenaient le dessus sur les cycliques, avec Danone en tête (+0,67% à 81,08 euros), suivi de Pernod Ricard (+0,66% à 159,15 euros).

Les valeurs cycliques repartaient dans le rouge. ArcelorMittal lâchait 1,82% à 12 euros, Eramet 1,33% à 38,70 euros et Aperam 1,12% à 20,23 euros.

Le secteur bancaire était aussi à la peine (Crédit Agricole -0,88% à 10,19 euros, Société Générale -0,54% à 22,26 euros et BNP Paribas -0,31% à 40,67 euros).

Publicis cédait 0,12% à 42,64 euros après l'acquisition de la société américaine Rauxa, une agence indépendante de marketing intégré basée à New York.

Casino avançait de 0,81% à 36,10 euros. Le groupe qui avait lancé il y a plus d'un an un plan de cession d'actifs non stratégiques à hauteur de 2,5 milliards d'euros, a annoncé mardi avoir identifié "de nouvelles cessions d'actifs pour un montant cible de 2 milliards d'euros", à réaliser avant fin mars 2021.

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