Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris progressait jeudi matin (+0,50%) dans l'anticipation d'un possible report du Brexit, les investisseurs semblant par ailleurs ignorer une statistique économique morose en Chine.

A 09H26 (08H26 GMT), l'indice CAC 40 avançait de 26,36 points à 5.332,74 points. La veille, la cote Parisienne fini en hausse de 0,69%.

"L'incertitude est maximale sur le Brexit. La situation pourrait gagner en clarté d'ici la fin de la semaine prochaine... ou pas", a expliqué Tangi Le Liboux, stratégiste du courtier Aurel BGC.

"En attendant, c'est l'expectative, mais les investisseurs parient sur une issue heureuse, c'est-à-dire l'absence d'un +hard Brexit+", bien que ce scénario d'un retrait britannique de l'Union Européenne (UE) sans accord ne soit pas définitivement écarté, ajoute l'analyste.

Après avoir rejeté mardi l'accord de divorce négocié entre Londres et Bruxelles, les députés britanniques ont rejeté mercredi d'extrême justesse l'option d'une sortie de l'UE sans accord.

Les députés doivent à présent se prononcer jeudi, dans leur troisième vote de la semaine, sur une demande de report "limité" du Brexit théoriquement prévu le 29 mars.

Face à un marché optimiste depuis le début de l'année, "on peut se demander jusqu'où le rebond boursier en cours va aller dans un contexte de préoccupations sur la croissance mondiale, tandis que le président américain Trump n'est pas pressé de finaliser un accord commercial avec la Chine", souligne de son côté Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.

Donald Trump a affirmé mercredi qu'il n'était "pas pressé" du tout de conclure un accord commercial avec la Chine ajoutant qu'il voulait avant tout "un bon accord".

Huit mois après le début de leur guerre commerciale, les responsables américains et chinois ont alterné entre optimisme et mises en garde sur les objectifs à atteindre.

Par ailleurs, les investisseurs semblaient négliger une donnée économique chinoise moins bonne qu'escompté. La hausse de la production industrielle chinoise s'est légèrement tassée en janvier-février, à 5,3% par rapport à la même période de l'an dernier, légèrement inférieure aux prévisions des économistes.

En zone euro, les investisseurs ont pu analyser les estimations définitives de l'inflation allemande et française pour février. L'estimation du taux d'inflation en Allemagne a été révisée à la baisse à 1,5% contre initialement 1,6%. En France, la hausse des prix à la consommation a continué en février, accélérant à 1,3% sur un an après 1,2% le mois précédent.

Les revendications hebdomadaires au chômage et les ventes de maisons neuves sont attendues plus tard aux Etats-Unis.

Lagardère en tête du SBF 120

Côté valeurs, Lagardère prenait la tête du SBF 120 (+2,75% à 23,50 euros) après avoir promis de bons résultats pour ses deux activités désormais clefs, l'édition et les réseaux de commerce dans les gares et aéroports, et envisager des acquisitions de taille.

Casino, qui planifie de nouvelles cessions d'actifs d'ici 2020 et a perdu 54 millions d'euros l'an dernier, gagnait 1,26% à 45,78 euros.

Thales prenait 0,23% à 107,40 euros après avoir annoncé qu'il allait clôturer son offre publique d'achat (OPA) sur le fabricant de cartes à puces Gemalto le 28 mars 2019, même sans feu vert des autorités réglementaires russes.

Vivendi avançait de 0,46% à 25,94 euros, tandis que son actionnaire minoritaire, la société de gestion PhiTrust, a demandé la révocation du président du conseil de surveillance de Vivendi Yannick Bolloré, arguant d'un problème de gouvernance.

Boiron cédait 0,53% à 56,10 euros, pâtissant d'une chute de 26,6% de son bénéfice net en 2018, plombé notamment par une provision de 9,2 millions d'euros liée à un contrôle fiscal en cours.

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