Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris hésitait sur la marche à suivre (+0,06%) mardi matin, au lendemain d'un net recul, les inquiétudes suscitées par le conflit commercial sino-américain restant vives, malgré le délai accordé par Washington dans la mise en oeuvre des restrictions contre Huawei.

A 09H39 (07H39 GMT), l'indice CAC 40 prenait 2,61 points à 5.361,20 points. La veille, il avait fini en fort repli de 1,46%.

La cote Parisienne temporisait ce mardi matin à la suite du "revirement du département américain du Commerce qui est revenu hier soir sur une partie des restrictions qu'il a imposées à Huawei", ont estimé dans une note les experts de Mirabaud Securities Genève.

Les Etats-Unis ont autorisé "temporairement, jusqu'au 19 août, le groupe chinois de télécoms à conserver ses réseaux existants et à fournir des mises à jour logicielles pour les possesseurs de ses téléphones", ont-ils poursuivi.

Devant l'inquiétude des usagers et des entreprises américaines, Washington a finalement donné lundi un sursis à Huawei, qui pourra encore pendant trois mois utiliser des composants et logiciels américains avant la mise en oeuvre effective des sanctions contre le groupe chinois.

Cette décision a toutefois été jugée mardi "sans grande signification" par le patron de Huawei, Ren Zhengfei, qui a annoncé que son groupe était déjà "en discussion" avec Google afin de chercher des solutions face à l'interdiction de commercer.

Il a également averti les Etats-Unis qu'ils "sous-estimaient" son entreprise.

"Le répit offert par le département du Commerce américain doit sans doute être perçu comme une volonté des Etats-Unis de mettre un terme au décrochage des valeurs technologiques en Bourse, plutôt qu'une intention réelle de calmer le jeu avec la Chine, qui arme actuellement sa propagande anti-américaine", a relativisé dans une note Tangi Le Liboux, stratégiste pour le courtier Aurel BGC.

Les semi-conducteurs rebondissent

Du côté des indicateurs, le marché prendra connaissance des perspectives économiques de l'OCDE, avant les chiffes de la confiance des consommateurs en zone euro pour le mois de mai.

Outre-Atlantique, les reventes de logements pour avril sont également à l'agenda.

Sur le front des valeurs, le compartiment des semi-conducteurs remontait la pente, après avoir fortement souffert la veille du placement de Huawei sur liste noire américaine. STMicroelectronics progressait de 1,34% à 14,36 euros tandis que Soitec grappillait 0,38% à 78,60 euros.

JCDecaux pâtissait (-1,30% à 25,88 euros) de la baisse de sa recommandation à "neutre" contre "acheter" auparavant par Citi.

Les valeurs pétrolières continuaient à être portées par la hausse des cours du brut après que l'Arabie saoudite a appelé à prolonger un accord de limitation de la production. TechnipFMC gagnait 2,11% à 20,85 euros, CGG montait de 1,75% à 1,60, GTT s'appréciait de 0,94% à 80,60 euros et Total progressait de 0,51% à 49,48 euros.

ADP cédait 0,26% à 154,80 euros après que son PDG Augustin de Romanet, reconduit sans ses fonctions, a salué lundi la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Pacte qui a validé le principe de privatisation du groupe, pointant un environnement ultra-concurrentiel.

EDF s'adjugeait 0,32% à 12,56 euros. Le groupe a annoncé lundi plusieurs nominations au sein de son comité exécutif, notamment celle de Cédric Lewandowski au poste très stratégique de directeur du parc nucléaire et thermique, en remplacement de Philippe Sasseigne, qui va partir à la retraite.

Groupe LDLC prenait 0,60% à 6,70 euros après que le distributeur en ligne de produits high tech a annoncé lundi son prochain départ du compartiment principal de la Bourse de Paris pour rejoindre le marché des petites valeurs de croissance Euronext Growth, "plus approprié" à sa taille.

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