Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris se laissait tranquillement porter mercredi matin (+0,25%) par l'entrain de Wall Street et la perspective d'une vaccination à grande échelle, en attendant un flot de statistiques américaines.

A 09H20 (07H20 GMT), l'indice CAC 40 gagnait 13,65 points à 5.572,07 points. La veille, il avait fini en franche hausse (+1,21%) à 5.558,42 points.

Les investisseurs essaient "de regarder loin à l'horizon, espérant un rebond économique plus rapide qu'anticipé par les économistes en 2021 sous l'effet de l'enclenchement dès les premières semaines de janvier d'importants programmes de vaccination des deux bords de l'Atlantique", commente Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"D'ici là, il faudra que le marché résiste aux à-coups de la transition présidentielle aux Etats-Unis, à l'absence de plan de relance coordonné du Congrès et au risque de shutdown (NDLR: mise à l'arrêt du gouvernement fédéral par manque de financement de l'Etat)", le 11 décembre, souligne l'expert.

La pandémie a causé des ravages sur l'économie mondiale, les restrictions d'interactions sociales mises en place pendant plusieurs mois ayant sabré le bilan des entreprises et fait bondir le chômage.

Toutefois, le soutien des banques centrales a été sans précédent et les investisseurs considèrent qu'ils pourront compter encore sur leur politique monétaire accomodante.

Les banques centrales doivent se montrer "innovantes" et "audacieuses" mais elles ne peuvent lutter seules contre la crise économique mondiale, a souligné mardi la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, relevant le "rôle fondamental" des politiques de soutien budgétaire des gouvernements.

"Quasiment chaque jour, les banquiers centraux s'évertuent à répéter qu'ils se tiennent prêts à agir de nouveau, notamment lorsqu'il s'agit de la Banque centrale européenne", observe M. Dembik.

Par conséquent, souligne-t-il, "le risque de forte baisse du marché est de manière surprenante très faible alors que les économies européennes et les Etats-Unis s'engouffrent dans une nouvelle phase de contraction de l'activité".

Cascade de données US

Dans ce contexte, la deuxième estimation des chiffres du produit intérieur brut américain au 3e trimestre sera très attendue dans l'après-midi.

Les investisseurs surveilleront aussi la confiance des consommateurs en novembre (Université du Michigan), les revenus et dépenses des ménages, les commandes de biens durables et les ventes de logements neufs pour octobre aux Etats-Unis.

En fin de journée, ils analyseront le compte rendu de la dernière réunion du comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) de début novembre, au cours de laquelle ses membres ont débattu des mesures supplémentaires qu'ils pourraient prendre à la mi-décembre.

Côté valeurs, Elior dégringolait de 6,10% à 5,16 euros, sanctionné par une perte massive de 483 millions d'euros sur son exercice 2019/2020, en particulier dans la restauration d'entreprise, tant à l'international qu'en France.

En revanche, Plastic Omnium était propulsé (+9,10% à 28,78 euros) par le relèvement de ses objectifs pour le second semestre de son exercice décalé et l'anticipation d'un retour "dès 2021" à un niveau de profitabilité comparable à celui de 2019.

Vallourec s'envolait de 13,16% à 33,10 euros, après que la ministre chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a évoqué mardi à l'Assemblée nationale des "pistes pour reclasser" plus de la moitié des 137 emplois menacés dans les usines Vallourec du Nord.

Sopra Steria montait de 3,18% à 126,40 euros malgré une révision à la baisse sa prévision de chiffre d'affaires annuel, en raison des coûts induits par la cyberattaque dont il a été victime en octobre.

Accor prenait 1,07% à 32,04 euros. Le groupe hôtelier est entré mardi en négociations exclusives avec la start-up anglaise Ennismore, qu'il entend absorber dans le but de développer son offre d'établissements "lifestyle" au style urbain et sophistiqué.

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