Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris restait prudente vendredi (+0,21%) devant la résurgence du Covid-19 en Occident et les nouvelles mesures de restrictions sanitaires qui pourraient réduire la capacité de rebond de l'économie.

A 09H33, l'indice CAC 40 prenait 11,50 points à 5.374,07 points. La veille, il avait fini en net repli (-1,52%) après un début de semaine mirifique.

"La résurgence des cas de coronavirus, l'augmentation des hospitalisations et les nouvelles restrictions reviennent en force, tempérant aussi quelque peu l'optimisme de la découverte d'un vaccin qui a soutenu les marchés cette semaine", résume John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Jeudi, des prises de bénéfices survenues après l'envolée des actions en début de semaine ainsi que des mauvaises nouvelles sanitaires avaient pesé sur les marchés boursiers.

"Les prises de bénéfices étaient prévisibles sur le marché, étant donné la forte hausse du début de semaine mais il est à prévoir qu'on connaisse encore dans les jours et semaines à venir des pics d'appétit au risque, au gré des annonces des laboratoires confirmant qu'un vaccin est proche", analyse Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Attention à la reprise

Les opérateurs de marché s'attendent toutefois à ce que les perspectives économiques s'améliorent en 2021 avec l'apparition d'un vaccin contre le Covid-19, même si des contraintes logistiques vont se poser et retarder les déconfinements.

Plus prudent, le président de la Fed Jerome Powell a estimé pour sa part jeudi qu'il était "trop tôt" pour évaluer les répercussions sur l'activité économique d'un vaccin espéré pour 2021.

Face à la deuxième vague de l'épidémie qui ravage les Etats-Unis, de nouvelles restrictions commencent à être décrétées au niveau local, en l'absence de consignes du gouvernement fédéral de Donald Trump.

L'Europe continue aussi de se battre, annonçant de nouvelles mesures sanitaires en Grèce et au Portugal. En France, où un malade du virus est hospitalisé "toutes les 30 secondes", le Premier ministre Jean Castex a exclu jeudi tout assouplissement du confinement pour encore au moins 15 jours.

Plusieurs experts des marchés soulignaient que les investisseurs commencent aussi à s'inquiéter du fait que Donald Trump refuse de reconnaître sa défaite face à Joe Biden, vainqueur démocrate de l'élection présidentielle américaine, pointant "une perte de temps" dans la transition entre les deux administrations.

Un accord de compromis cette année sur un nouveau plan de soutien aux entreprises et aux ménages américains semble de moins en moins probable.

Dans ce contexte, la deuxième estimation de croissance pour la zone euro (3ème trimestre) ainsi que la confiance du consommateur aux Etats-Unis seront surveillés de près par les investisseurs.

En tête du CAC 40, Engie grimpait de 4,28% à 12,43 euros après avoir précisé vendredi quelles activités de services devraient sortir de son giron et annoncé une possible cession de GTT.

Le secteur informatique, l'automobile, les bancaires et le luxe se partageaient le haut de l'indice.

Accor pâtissait (-1% à 27,77 euros) de la dégradation de sa note en catégorie spéculative par l'agence de notation financière Fitch Ratings.

En revanche, Akwel profitait (+7,39% à 18,60 euros) du redressement de son activité au troisième trimestre, tout comme Cafom (+4,26% à 4,90 euros) qui a vu son chiffre d'affaires augmenter de 4% lors de son exercice décalé 2019/2020 clos fin septembre.

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