Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris progressait sans conviction (+0,16%) jeudi matin, toujours indécise à la veille du sommet du G20 au Japon, qui cristallise les espoirs du marché de voir un apaisement des tensions commerciales sino-américaines après la rencontre Trump-Xi prévue samedi.

A 09H43 (07H43 GMT), l'indice CAC 40 prenait 8,62 points à 5.509,34 points. La veille, il avait fini en recul de 0,25%.

"Tout laisse à penser que la Bourse de Paris va encore manquer de vigueur dans les jours à venir et continuer de se focaliser essentiellement sur la macroéconomie américaine, attendant peu de résultats probants du prochain G20 d'Osaka", au Japon, a indiqué dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"Les marchés évoluent toujours sans aucune visibilité. Même si les Etats-Unis et la Chine se laissent une chance et optent pour la reprise des négociations commerciales à l'issue de la rencontre entre les deux présidents samedi, un seul tweet de Donald Trump peut ensuite faire voler en éclats les anticipations" faites, a abondé dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Une certaine forme de morosité est perceptible chez les investisseurs et strictement rien dans l'immédiat ne semble en mesure de changer la donne. Le vrai déclic sera certainement la réunion de la Fed qui aura lieu fin juillet", a encore relevé M. Dembik.

Ainsi le marché n'a-t-il pas "été dupe (mercredi) du message un peu trop optimiste du secrétaire au Trésor américain laissant entendre qu'un accord (avec la Chine) serait bouclé à 90%. Un message similaire avait été déjà formulé en avril dernier", selon le spécialiste.

Le président chinois Xi Jinping est arrivé jeudi à Osaka à la veille d'un G20 de toutes les divisions, dont il partagera la vedette avec un Donald Trump décidé à en découdre sur tous les fronts.

La rencontre des deux hommes, prévue samedi, s'annonce comme le grand moment d'un sommet tumultueux, entre différends commerciaux, accrochages autour de l'Iran et frictions sur le climat.

En matière d'indicateurs, l'indice des prix à la consommation en Allemagne, ainsi que la confiance des consommateurs et des entreprises en Italie, tous deux pour le mois de juin, sont au menu.

La confiance des consommateurs pour ce mois-ci en zone euro est également attendue.

Aux Etats-Unis, la troisième et dernière estimation du chiffre du PIB du premier trimestre et les promesses de ventes de logements pour mai complèteront l'agenda.

Les bancaires se redressent

Du côté des valeurs, Boiron cédait 0,14% à 36,50 euros. Le groupe français d'homéopathie a demandé jeudi la suspension de son cours de Bourse, après la fuite dans la presse de l'avis définitif de la Haute autorité de santé (HAS) sur l'évaluation du bénéfice médical des médicaments homéopathiques.

La HAS a estimé que l'homéopathie ne devait plus être remboursée par la Sécurité sociale car son efficacité n'est pas prouvée.

Sanofi reculait pour sa part de 0,76% à 75,34 euros malgré l'obtention du feu vert de l'agence américaine du médicament (FDA) pour une troisième indication thérapeutique de son médicament biologique, le Dupixent.

La FDA a en outre accepté d'examiner la demande d'approbation d'un nouveau vaccin méningococcique (contre les infections à méningocoque dont différentes formes de méningites) de Sanofi.

Le secteur bancaire reprenait des couleurs à la faveur d'une remontée des taux d'emprunt, à l'instar de Natixis (+2,65% à 3,52 euros), Société Générale (+2,32% à 22,27 euros), BNP Paribas (+1,63% à 41,84 euros) ou encore Crédit Agricole (+1,45% à 10,52 euros).

Les valeurs des équipementiers et constructeurs automobiles restaient également bien orientées, sur fond d'espoirs d'un apaisement du conflit commercial entre Pékin et Washington. Valeo progressait de 2,37% à 28,93 euros, Faurecia de 1,74% à 40,41 euros et Plastic Omnium de 1,23% à 23,12 euros. Europcar Mobility grimpait de son côté de 0,99% à 6,14 euros, Peugeot de 1,50% à 21,63 euros et Renault de 1,39% à 55,26 euros.

En déplacement à Tokyo, le président Emmanuel Macron a rejeté l'idée d'une baisse de la participation de l'Etat dans Renault, estimant que cela n'avait rien à voir avec la crise que traverse actuellement l'alliance avec son partenaire japonais Nissan.

Casino gagnait 0,60% à 30,16 euros après avoir dévoilé jeudi un "projet de simplification de la structure du groupe en Amérique Latine" qui vise à regrouper ses actifs régionaux et repose sur l'acquisition de 100% du distributeur colombien Exito par sa filiale brésilienne GPA.

Bic s'adjugeait 0,53% à 66,15 euros, au lendemain de l'annonce d'un partenariat avec Amazon pour vendre une nouvelle marque de rasoirs uniquement en ligne aux Etats-Unis.

Groupe Partouche gagnait 3,98% à 26,10 euros, fort d'un bénéfice net qui a bondi de 35% au premier semestre, à 13,1 millions d'euros, porté par un regain d'activité et une bonne maîtrise opérationnelle.

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