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Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a perdu un peu de terrain (-0,33%) jeudi pour la seconde séance d'affilée, dans le sillage des marchés asiatiques qui ont accueilli froidement des propos émanant de la Banque centrale chinoise, tandis que les résultats trimestriels ont continué d'animer la cote.

L'indice CAC 40 a reculé de 18,39 points pour terminer à 5.557,67 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,3 milliards d'euros. La veille, l'indice de la place Parisienne avait déjà clôturé en léger recul (-0,28%) après avoir aligné huit séances consécutives de hausse.

La cote Parisienne a ouvert sur un léger repli et a ensuite poursuivi en territoire négatif.

"La Chine a déçu cette nuit, les marchés chinois ayant enregistré de gros replis après que la Banque centrale chinoise a écarté l'hypothèse de baisser les ratios prudentiels des banques", a souligné auprès de l'AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

Dans le sillage de cette annonce, nous observons "une sensibilité sectorielle sur les marchés européens", les titres liés au luxe et à l'automobile étant orientés à la baisse, a-t-il ajouté.

En Chine continentale, les investisseurs ont semblé dépités à l'idée que la Banque centrale chinoise puisse réduire ses injections de liquidités dans l'économie, à la suite de propos d'un vice-gouverneur de l'institut d'émission, Liu Guoqiang, qui a défendu une politique monétaire neutre.

Ces déclarations ont semblé conforter les conclusions d'une récente réunion du Bureau politique du Parti communiste au pouvoir, écartant un assouplissement monétaire en réponse à l'affaiblissement de l'activité lié entre autres à la guerre commerciale avec les Etats-Unis.

Par ailleurs, "les marchés n'ont pas rebondi après les très bons chiffres des commandes de biens durables aux Etats-Unis, ressorties nettement au-dessus des attentes", ce qui pourrait signifier que les investisseurs anticipent déjà tellement de choses que les bonnes nouvelles ne permettent pas de les satisfaire, selon M. Baradez.

Les commandes industrielles de biens durables aux Etats-Unis ont fortement augmenté en mars, tirées par le secteur des transports et dépassant les attentes des analystes, selon les chiffres du département du Commerce publiés jeudi.

Toujours outre-Atlantique, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont nettement augmenté après avoir décliné pendant plusieurs semaines jusqu'à leur plus bas niveau en presque 50 ans, a indiqué le département du Travail jeudi.

Quant aux discussions de fusion qui ont avorté entre Commerzbank et Deutsche Bank "elles ont pu peser un peu dans l'esprit des investisseurs", ce qui explique en partie le déclin des valeurs bancaires ce jeudi, a estimé M. Baradez.

L'automobile en berne

Le marché continuait en outre à digérer une avalanche de résultats des deux côtés de l'Atlantique.

Sur le front des valeurs, Carrefour a fini en tête du CAC 40 (+3,55% à 17,35 euros), porté par une "performance encourageante de ses ventes au premier trimestre", selon Barclays.

Le secteur automobile a été pénalisé par les craintes concernant la politique monétaire chinoise, à l'instar de Plastic Omnium (-3,88% à 26,54 euros), ALD (-4,18% à 13,28 euros), Faurecia (-3,15% à 46,12 euros), Valeo (-1,15% à 30,83 euros) ou encore Renault (-1,55% à 59,56 euros).

L'ex-PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn est sorti de prison dans la soirée de jeudi à Tokyo, libéré sous caution mais selon des conditions strictes qui lui interdisent de voir sa femme sans l'autorisation préalable du tribunal.

PSA a perdu de son côté 3,05% à 23,55 euros, lesté par un chiffre d'affaires en repli de 1,1% au premier trimestre, à 17,98 milliards d'euros.

Michelin a avancé au contraire de 0,74% à 115,35 euros grâce à la confirmation de ses objectifs annuels et à un chiffre d'affaires en hausse de 11,3% à 5,809 milliards d'euros au premier trimestre.

Hermès a reculé de 0,19% à 617,80 euros. Le sellier-maroquinier a entamé l'année avec une accélération de ses ventes, mais ne donne pas de perspectives chiffrées pour 2019.

Atos a progressé de 1,22% à 94,70 euros, profitant de résultats trimestriels "légèrement supérieurs" aux attentes, ont indiqué les analystes de Barclays.

Bic a plongé en revanche de 7,89% à 76,50 euros après avoir livré des résultats inférieurs aux attentes au premier trimestre.

Altran a profité (+1,06% à 11,42 euros) d'un chiffre d'affaires en hausse de 26,3% au premier trimestre, à 790,7 millions d'euros, porté par une "forte croissance" sur plusieurs zones géographiques.

Interparfums a chuté de 7,55% à 43,45 euros après un chiffre d'affaires du premier trimestre inférieur aux attentes du marché.

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