Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en recul jeudi de 0,46%, lors d'une séance marquée par la réunion de la BCE, dont l'absence de nouvelle mesure était anticipée, et au lendemain d'une forte hausse.

L'indice CAC 40 a perdu 23,7 points à 5.085,28 points dans un faible volume d'échange de 2,7 milliards d'euros. La veille, il avait terminé en forte hausse de 2,03%.

"C'était une séance avec beaucoup d'attente, mais il ne s'est pas passé grand chose. Les investisseurs ont aussi repris des bénéfices après deux séances positives", a relevé auprès de l'AFP Andrea Tuéni, analyste à Saxo Banque.

Les yeux étaient notamment tournés vers la réunion de la BCE, qui a débouché sur "un statu quo sur le PEPP, [le programme d'urgence de rachats de dette sur les marchés], et sur les taux d'intérêt. Il n'y a pas grand chose de nouveau, mais c'était anticipé par le marché", a noté M. Tuéni.

La présidente de la BCE Christine Lagarde a en revanche exhorté les dirigeants européens à se mettre "rapidement" d'accord sur un plan de relance "ambitieux" à la veille d'un sommet de l'UE.

Elle a estimé que ce plan devait être constitué "de subventions" d'une ampleur "supérieure" au montant des prêts, ce que contestent certains pays, comme les Pays-Bas, l'Autriche, la Suède et le Danemark, et rend incertaine l'issue du sommet.

La BCE "a l'air confiante dans le fait que les différents pays européens trouveront un accord sur le budget", a estimé pour sa part à l'AFP Valentin Bulle, gérant actions à Dôm Finance.

A défaut de la Banque centrale, ce sont les différents indicateurs qui ont animé la séance. Celle-ci avait mal commencé, en raison de l'annonce de "ventes au détail mitigées" en Chine, selon M. Tueni. Elles ont baissé de 1,8% en juin, un signe indiquant que la consommation dans le pays n'est toujours pas rétablie.

L'après-midi a vu la publication des chiffres de l'emploi américain. Le nombre de nouveaux chômeurs hebdomadaires est resté quasi stable avec 1,3 million de personnes qui se sont inscrites.

Record de contaminations aux États-Unis

De leur côté, les chiffres de la vente au détail sont au-dessus du consensus, en hausse de 1,1% par rapport à juin.

Les grandes tendances baissières restent d'actualité, à commencer par la propagation de l'épidémie du Covid-19.

Les États-Unis battent de nouveaux records quotidiens de contaminations avec plus de 67.000 cas recensés mercredi, notamment dans le Sud et l'Ouest du pays.

Le risque d'une deuxième vague a poussé l'Allemagne, relativement épargnée jusqu'ici, à autoriser des mesures de confinement renforcées au niveau local.

Les tensions géopolitiques restent en toile de fond, que ce soit "entre les États-Unis et la Chine", mais aussi "entre la Chine et le Royaume-Uni", commente Valentin Bulle.

Les États-Unis ont annoncé mercredi des sanctions contre des employés du géant chinois des télécommunications Huawei, que Londres avait exclu de son réseau 5G la veille.

Sur le terrain des valeurs, Sartorius Stedim Biotech a gardé la tête de l'indice SBF 120 avec une envolée de 10,73% à 268,40 euros, profitant du relèvement de ses objectifs pour 2020.

Les investisseurs ont également salué le maintien des prises de commandes d'Alstom (+4,58% à 49,50 euros), malgré une chute de 27% de son activité au premier trimestre (avril à juin) de son exercice décalé 2020-2021.

Danone a limité ses pertes à 0,50% à 60,24 euros dans la foulée de l'annonce d'un investissement de 100 millions d'euros en Chine pour "renforcer ses activités de nutrition spécialisée".

Airbus a affiché la plus forte baisse du CAC 40, de 3,21% à 67 euros, subissant des prises de bénéfices au lendemain d'une journée faste.

La société spécialisée dans la production et le stockage d'hydrogène Mcphy Energie a encore bondi de 20,32%, à 30,20 euros après un nouveau contrat remporté, établissant sa hausse sur l'année à plus 677,93%.

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