Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris remontait la pente jeudi matin (+0,97%) grâce à des informations en provenance de Chine faisant état d'une désescalade dans les relations commerciales entre Pékin et Washington.

A 09H52 (07H52 GMT), l'indice CAC 40 gagnait 0,97% à 5.420,76 points. La veille, il avait fini en recul de 0,34%.

"Il y a des informations en provenance de Chine selon lesquelles les négociations ne sont pas arrêtées avec les Etats-Unis et qu'il y a a des contacts effectifs avec Washington" a indiqué à l'AFP Laurent Gaetani, gérant chez Degroofpetercam.

La guerre commerciale sino-américaine est le sujet principal qui fait bouger les marchés depuis des mois, dans un sens comme dans un autre.

Plusieurs centaines d'entreprises et groupements professionnels américains ont pressé mercredi l'administration Trump de repousser l'imposition de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises, affirmant que cela allait détruire des emplois et peser sur les consommateurs.

"Il est extrêmement difficile pour les investisseurs de juger où le différend (commercial sino-américain) va mener, compte-tenu du manque de visibilité", souligne toutefois Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.

"Ils attendent de voir si les taxes douanières prévues à partir du 1er septembre seront appliquées ou à nouveau réduites et reportées", poursuit-il.

L'administration américaine a décidé la semaine dernière de relever à partir du 1er octobre les tarifs douaniers à 30% au lieu des 25% déjà prélevés sur 250 milliards de dollars de produits chinois entraînant une nouvelle riposte de Pékin.

En outre, les 300 milliards de dollars d'importations restantes en provenance de Chine seront taxées à hauteur de 15% au lieu de 10% à partir du 1er septembre, sauf les produits de grande consommation qui le seront le 15 décembre.

Les investisseurs portent aussi depuis quelques jours une attention très soutenue au marché obligataire pour s'enquérir de l'état de la situation économique qui montre des signes de dégradation.

Le taux à 10 ans sur les bons du Trésor américains était à nouveau inférieur au rendement à 2 ans jeudi matin, un phénomène généralement considéré comme un signe avancé de récession par les économistes.

"L'économie chinoise ralentit, la guerre commerciale est sans issue, le risque d'un +no deal+ a encore augmenté", énumère Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

Au Royaume-Uni, l'annonce du Premier ministre Boris Johnson de suspendre le Parlement jusqu'au 14 octobre, soit deux semaines seulement avant la date du Brexit, a renforcé l'hypothèse d'une sortie de l'UE sans accord.

Lueur d'espoir pour les marchés, en Italie, le Mouvement 5 Etoiles (antisystème) et le Parti démocrate (centre gauche) se sont entendus mercredi pour former un gouvernement sous la houlette du président du Conseil sortant Giuseppe Conte.

Autre éclaircie en France, où des indicateurs macroéconomiques étaient bien orientés. La croissance économique a atteint 0,3% au deuxième trimestre, soit un chiffre légèrement plus élevé que ce qui avait été initialement annoncé (0,2%). Et les dépenses des ménages en biens ont rebondi de 0,4% en juillet, laissant entrevoir une accélération de la consommation.

Bouygues en tête du CAC 40

Bouygues avançait de 4,88% à 34,15 euros après avoir annoncé un chiffre d'affaires semestriel en hausse et un contrat de plus de 250 millions d'euros pour participer à la construction d'un quartier à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) au sud de Paris.

Pernod Ricard gagnait 3,06% à 171,60 euros après avoir vu sa croissance s'accélérer lors de son exercice 2018/2019.

Eurofins s'arrogeait 5,98% à 397,20 euros en dépit d'une chute de 35% de son bénéfice net au premier semestre, à 58,9 millions d'euros, principalement liée à une cyberattaque subie en juin.

Eiffage progressait de 2,29% à 93,08 euros, son bénéfice net au premier semestre 2019 ayant bondi d'un tiers.

Sanofi montait de 1,12% à 78,35 euros après avoir eu gain de cause avec son partenaire Regeneron dans leur contentieux avec le laboratoire américain Amgen, qui les accuse d'avoir violé certains brevets pour mettre au point leur anticholestérol Praluent.

En revanche, M6 dégringolait de 3,55% à 15,76 euros à la suite d'une baisse de recommandation par BofMAL.

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