Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris reculait très légèrement (-0,11%) jeudi matin, reprenant son souffle au lendemain d'un record annuel, les yeux toujours rivés sur les informations concernant l'épidémie de coronavirus partie de Chine.

A 09H43 (08H43 GMT), l'indice CAC 40 perdait 6,59 points à 6.104,65 points. La veille, il avait fini en hausse de 0,90%.

"Malgré les interventions de la banque centrale chinoise et la publication de minutes de la Fed décrivant une économie américaine vigoureuse" mercredi soir, "le développement du coronavirus inquiète toujours", a relevé John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

La Chine a annoncé jeudi une baisse spectaculaire des nouvelles contaminations au coronavirus mais la situation se complique au Japon avec le décès de deux ex-croisiéristes du navire Diamond Princess placé en quarantaine.

La commission nationale (ministère) de la Santé a fait état de 114 décès supplémentaires en Chine en 24 heures, ce qui porte à 2.118 le nombre total de morts au niveau national (hors Hong Kong et Macao). Mais elle a surtout annoncé un nombre de nouvelles contaminations (394) en forte baisse.

Pékin a par ailleurs encore poussé les feux en matière de soutien à l'économie avec une baisse d'un dixième de point d'un de ses taux d'intérêt de référence.

"Les indices européens ont ouvert sur une note plus fragile au lendemain d'une belle hausse", a souligné de son côté Jasper Lawler, analyste de LCG. Selon lui, les places ont déjà intégré les mesures supplémentaires chinoises et se projettent vers le compte-rendu de la dernière réunion de la BCE attendu dans la journée.

Du côté des indicateurs, le moral des consommateurs allemands devrait légèrement reculer en mars face au coronavirus, selon le baromètre GfK publié jeudi. En France, l'inflation est restée stable en janvier à 1,5% sur un an.

Outre-Atlantique, l'indice d'activité manufacturière de Philadelphie pour février est également à l'agenda.

Eramet et Vallourec plongent

Eramet plongeait de 13% à 13,84 euros, pénalisé par la publication d'une perte nette de 184 millions d'euros en 2019 et des perspectives qui s'annoncent encore compliquées pour cette année.

Vallourec s'enfonçait de 15,02% à 2,01 euros, après l'annonce d'une augmentation de capital de 800 millions d'euros qui suscite beaucoup de questions parmi les investisseurs.

Axa perdait 2,80% à 24,66 euros, lesté par un bénéfice net inférieur aux attentes même s'il a fait un bond de 80% en 2019, à la faveur d'une hausse généralisée de ses activités.

Accor reculait de 0,28% à 38,83 euros. Le sixième groupe hôtelier mondial a dégagé un bénéfice net en 2019 meilleur qu'anticipé par le marché, mais il a fait part de ses difficultés en Asie-Pacifique.

Schneider Electric montait de 4,62% à 101,90 euros, soutenu par une nouvelle année record en 2019, avec un bénéfice net en hausse de 3,4%.

Airbus gagnait 0,85% à 132,92 euros. Si le groupe a enregistré des commandes record en 2019 pour ses avions de ligne, il a annoncé la suppression de 2.362 postes dans ses activités spatiales et de défense, qui font grise mine.

Air-France-KLM souffrait (-8,80% à 8,87 euros) d'un bénéfice net en recul de 31% pour 2019, plombé par le carburant et le fret aérien. Le groupe aborde 2020 avec la menace du coronavirus dont l'impact est estimé d'ici avril entre 150 et 200 millions d'euros.

Bouygues engrangeait 2,18% à 40,26 euros, porté par des résultats supérieurs aux attentes en dépit d'un recul de son bénéfice net en 2019, après des éléments exceptionnels l'ayant gonflé un an plus tôt.

Nexans baissait de 2,09% à 48,75 euros, affaibli par une perte nette de 118 millions d'euros en 2019 suite à des charges de restructuration.

Lisi bondissait de 11,21% à 32,25 euros. L'équipementier a vu son bénéfice net reculer une nouvelle fois en 2019, de 24%, en raison de charges liées à des changements de périmètre, mais a renoué avec la croissance de ses ventes.

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