Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en hausse jeudi (+0,66%), résistant à un environnement géopolitique et économique défavorable alors que les marchés américains évoluaient dans le rouge en réaction au début d'une procédure de destitution visant le président Trump.

L'indice CAC 40 a gagné 36,77 points à 5.620,57 points, dans un volume d'échanges de 2,9 milliards d'euros. La veille, il avait fini en baisse de 0,79%.

La cote Parisienne a ouvert en léger recul, a hésité un temps avant de monter.

"Il n'y a aucune raison pour que le marché bouge de façon significative avant la période de résultats car tous les éléments structurants pour le marché sont connus", à savoir le "discours accommodant des banques centrales et les avancées plus que timides sur le front du commerce sino-américain", observe auprès de l'AFP Guillaume Garabedian.

Il semblerait cependant que "le marché ait trouvé son niveau d'équilibre pour l'heure" et "un accord commercial en bonne et due forme qui éloigne le spectre d'une récession liée à la guerre commerciale justifierait d'aller significativement plus haut", note ce responsable de la gestion conseillée à Meeschaert Gestion Privée.

La Chine a affirmé jeudi avoir acheté des quantités "considérables" de porc et de soja américains, une annonce perçue comme un geste de détente de Pékin envers Washington après plus d'un an de guerre commerciale, rythmée tantôt par des déclarations féroces tantôt par des gestes de conciliation.

Ce nouveau signe d'apaisement "fait partie des justifications" de cette remontée du marché "mais les investisseurs ne croient pas à ce jour qu'il y aura un accord très prochainement", note M. Garabedian.

Quant à la situation politique aux Etats-Unis, "elle n'inquiète pas vraiment à ce stade" après le lancement d'une procédure de destitution contre Donald Trump, soupçonné d'avoir demandé au président ukrainien d'enquêter sur son rival Joe Biden en vue de l'élection de 2020, selon le spécialiste.

La place Parisienne reste ainsi collée à des plus hauts niveaux historiques, résistant à la confirmation du net ralentissement de l'expansion de la première puissance économique du monde par rapport au premier trimestre.

La croissance de l'économie américaine a été confirmée à 2% au deuxième trimestre, tirée par la consommation, mais la dégradation des investissements des entreprises s'est avérée plus importante qu'annoncé précédemment.

En zone euro, le moral des consommateurs allemands devrait remonter en octobre, selon le baromètre GfK. La croissance des crédits accordés par les banques de la zone euro au secteur privé a de son côté continué de s'accélérer en août.

Dassault Systemes en tête

En matière de valeurs, Dassault Systèmes a pris la tête de l'indice CAC 40 (+4,68% à 130,95 euros), soutenu par la reprise du suivi de son titre, avec une recommandation à "surpondérer", par Morgan Stanley.

Quadient (ex-Neopost) continuait à avoir le vent en poupe (+3,41% à 20,04 euros), dynamisé par un relèvement de sa recommandation à "acheter" par Société Générale, au lendemain d'une bonne publication.

Casino a perdu 2,53% à 45,15 euros alors que Rallye, la maison mère du groupe sous procédure de sauvegarde depuis fin mai en raison de ses grandes difficultés financières, a annoncé vouloir prolonger de six mois la période d'observation dédiée à l'établissement d'un plan de sauvegarde de l'entreprise.

Trigano a dégringolé de 21,81% à 71,35 euros, lesté par des ventes en repli au quatrième trimestre et inférieures aux attentes.

Engie (+1,86% à 14,77 euros) a profité d'une reprise de suivi avec une recommandation à "acheter" par Citi.

Bourbon a reculé de 8,52% à 3,65 euros. Le groupe de services maritimes pour l'industrie pétrolière, en redressement judiciaire, a annoncé avoir reçu une offre de financement de la part de la Deutsche Bank, au moment où l'activité profite d'une timide reprise.

Guerbet a été pénalisé (-5,83% à 46 euros) par un bénéfice net en baisse au premier semestre, lesté par des dépenses importantes pour sa croissance organique.

Euronext a profité (+0,63% à 72,45 euros) d'une analyse de Deutsche Bank qui se maintient à "l'achat" sur le titre.

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