Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a perdu du terrain (-0,65%) jeudi, pour la quatrième séance consécutive, toujours préoccupée par la propagation d'un nouveau virus en Chine qui a contaminé plus de 570 personnes et entraîné le confinement de plusieurs villes du pays.

L'indice CAC 40 a reculé de 39,1 points à 5.971,79 points, dans un volume d'échanges limité d'environ 3,9 milliards d'euros. La veille, il avait fini en baisse de 0,58%.

La cote Parisienne a ouvert légèrement dans le rouge et creusé ses pertes après un éphémère passage par l'équilibre.

"Le marché amplifie sa baisse par rapport à hier mais cela reste dans des amplitudes modérées, il n'y a pas de panique alors que l'on sentait que les places asiatiques étaient beaucoup plus fébriles ce matin", a souligné auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance.

Les investisseurs restaient en effet préoccupés par la propagation du virus en Chine, où les autorités ont confiné jeudi des millions d'habitants dans plusieurs villes, dont celle de Wuhan (centre), épicentre de l'épidémie, à la veille du long congé du Nouvel an chinois.

Le virus a contaminé depuis décembre plus de 570 personnes et fait 17 morts, selon un dernier bilan. Toutes les personnes décédées ont succombé à Wuhan ou dans sa province, le Hubei.

"La région du Wuhan est très industrielle", donc le virus, s'il venait à se propager à grande échelle, "est susceptible d'avoir un impact sur la croissance chinoise, et a déjà des conséquences sur un certain nombre de titres liés au luxe et au transport aérien", a expliqué M. Larrouturou.

Optant comme attendu pour le statu quo pour sa première réunion de l'année, la Banque centrale européenne (BCE) s'est de son côté montrée légèrement plus optimiste sur la situation économique de la zone euro en raison notamment de l'accord commercial sino-américain. L'institution de Francfort a en outre lancé le premier réexamen de sa stratégie depuis 17 ans, pour ajuster ses objectifs et intégrer la protection du climat à ses instruments.

"La seule chose que les marchés attendaient était des mesures spécifiques en faveur des banques, mais rien n'ayant été signalé (en ce sens par la BCE), les titres bancaires sont repartis un petit peu à la baisse", a noté M. Larrouturou.

Renault dans la tourmente

Sur le terrain des valeurs, le luxe a été de nouveau affecté par les dernières informations sur la propagation du virus venu de Chine, tout comme le transport aérien et l'hôtellerie.

LVMH a perdu 2,72% à 411,95 euros, Kering 3,17% à 573,40 euros et Hermès 0,98% à 704,20 euros.

De son côté, Air France s'est replié de 2,47% à 8,99 euros, ADP de 3,05% à 171,60 euros et Accor de 2,23% à 37,73 euros.

STMicroelectronics a terminé en tête de l'indice avec un bond de 6,47% à 27,00 euros, les investisseurs saluant le redressement au dernier trimestre, qui dépasse leurs prévisions, et mettant de côté la performance difficile sur l'ensemble de l'exercice 2019 qui était attendue.

Renault a été pénalisé quant à lui (-5,06% à 36,99 euros) par l'abaissement de sa recommandation à "vendre" par Citi.

jra/soe/eb