Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini sur une note négative vendredi (-0,89%), les investisseurs se montrant réticents à prendre des risques, avant un week-end prolongé aux Etats-Unis, où les prises de bénéfices se poursuivaient sur les valeurs technologiques.

L'indice CAC 40 a reculé de 44,45 points pour clôturer à 4.965,07 points. La veille, il avait fini en repli de 0,44%.

Après une ouverture en baisse, la cote Parisienne s'est ragaillardie avant de repasser dans le rouge dans l'après-midi.

Cette "absence de prise de risque" est un signe de prudence à la veille de trois jours de congés aux Etats-Unis (Wall Street sera fermée lundi), souligne Laurent Le Grin, directeur général chez Degroofpetercam, interrogé par l'AFP.

Pourtant, les chiffres de l'emploi américain ont été plutôt positifs: l'économie américaine a généré 1,4 million d'emplois en août et le taux de chômage est tombé à 8,4% au cours du même mois, repassant sous les 10% pour la première fois depuis avril.

"Il s'agit clairement d'une bonne nouvelle, car certains analystes s'attendaient à un ralentissement important en août en raison d'une augmentation des cas de virus dans plusieurs États", commente John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud Securities.

"Ce type de statistiques va alimenter la thématique des valeurs cycliques et nous pourrions potentiellement assister à une poursuite de prises de bénéfices sur les valeurs technologiques", poursuit-il.

Déjà mises à mal par la dégringolade de la veille, les grandes valeurs technologiques continuaient de baisser vendredi, ce qui pesait tout particulièrement sur l'indice Nasdaq.

Cette semaine de la rentrée "semble vouloir corriger les excès de l'été" et faire "juste une mise au point", analyse Emilie Tetard pour Natixis.

Espoir d'un vaccin

Sur le plan sanitaire, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué vendredi ne pas s'attendre à une vaccination généralisée contre le Covid-19 avant mi-2021, alors que les préparatifs pour la distribution d'un vaccin s'accélèrent aux Etats-Unis.

Bien placé dans cette course au vaccin, le laboratoire pharmaceutique allemand CureVac a annoncé vendredi l'obtention d'une subvention d'un maximum de 252 millions d'euros de l'Etat allemand, qui est déjà son actionnaire.

Les chercheurs russes ont de leur côté publié une première étude montrant que leur candidat-vaccin contre le coronavirus, Spoutnik V, donne des résultats préliminaires encourageants.

"Les investisseurs espèrent un vaccin" et "s'inquiètent moins d'un nouveau confinement général", résument les experts de NN Investment Partners.

Sur le tableau des valeurs, une petite rotation sectorielle s'est mise en place: les entreprises les plus plus pénalisées par la crise du Covid-19 reprenaient du poil de la bête, comme le secteur bancaire et celui du voyage.

Société Générale a grimpé de 5,59% à 13,67 euros, BNP Paribas de 2,97% à 37,23 euros, Crédit Agricole de 2,75% à 8,67 euros et Natixis de 3,53% à 2,38 euros.

Accor (hôtellerie) s'est également bien remplumé (+3,32% à 27,11 euros).

L'automobile a aussi fortement progressé, que ce soit du côté des constructeurs comme Renault (+4,46% à 24,45 euros) et Peugeot (+4,27% à 15,15 euros) ou des équipementiers comme Faurecia (+5,25% à 40,88 euros) et Valeo (+4,89% à 28,31 euros).

En revanche, STMicroelectronics (-2,31% à 23,64 euros), Atos (-1,74% à 71,08 euros) et Worldline (-4,13% à 73,80 euros) ont fortement baissé dans le sillage de la correction du Nasdaq.

Pernod Ricard a perdu 3,02% à 141,30 euros, souffrant d'une baisse de la recommandation à "neutre" selon les analystes de Citi.

Suez a gagné 1,65% à 15,13 euros, malgré les obstacles rencontrés par la proposition de rachat de Veolia à Engie.

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