Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en hausse de 0,83% mercredi, inscrivant un nouveau record annuel en clôture, à la faveur du reflux des inquiétudes liées au coronavirus.

L'indice CAC 40 a gagné 49,97 points à 6.104,73 points, dans un volume d'échanges étoffé de 4,2 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,65%.

La cote Parisienne a ouvert sur une légère avance et a ensuite accéléré le pas.

"Ce qui a rassuré les investisseurs, c'est que depuis plusieurs jours, le nombre de personnes contaminées par le coronavirus baisse, ce qui laisse penser que le pic de l'épidémie est proche", a observé auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions à Dôm Finance.

Le président chinois Xi Jinping s'est félicité mercredi de "l'évolution positive" de l'épidémie, le nombre de nouveaux cas diminuant depuis trois jours, malgré un bilan qui dépasse désormais les 1.100 morts.

La maladie, désormais nommée "Covid-19" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a fait 1.113 morts, selon les autorités sanitaires chinoises. Au total, 44.653 personnes contaminées ont été répertoriées en Chine continentale.

Selon Zhong Nanshan, un scientifique chinois de premier plan, l'épidémie devrait connaître un pic "d'ici la mi ou la fin février". Un diagnostic partagé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

"Ces nouvelles ont entraîné une rotation sectorielle assez forte, les investisseurs se portant vers les valeurs les plus sensibles à la conjoncture économique au détriment de secteurs considérés comme défensif", a souligné M. Larrouturou.

"Les banques ont ainsi profité de la remontée des taux d'emprunt sur le marché de la dette", a-t-il poursuivi, "contrairement à la santé ou l'alimentaire."

"Il y a également", a-t-il ajouté, "un soulagement lié aux prix du baril qui remontent fortement et ont entraîné les valeurs pétrolières dans leur sillage."

"Les déclarations mardi du patron de la Réserve fédérale américaine, qui a affirmé que la Fed était prête si la situation le nécessitait à rendre sa politique monétaire encore plus accommodante, ont aussi contribué à la bonne tenue du marché", selon l'expert.

La deuxième audition mercredi de Jerome Powell sur la politique et les prévisions monétaires, cette fois devant le Sénat américain, sera aussi décortiquée.

Bond de Michelin

Dans ce contexte apaisé, l'automobile a regagné du terrain, Michelin en tête avec un bond de 6,23% à 109,95 euros.

Les pétrolières ont aussi été recherchées, Total gagnant 1,10% à 45,49 euros et TechnipFMC 2,83% à 16,17 euros.

Les banques ont eu aussi le vent en poupe. BNP Paribas a pris 1,61% à 53,58 euros, Société Générale 3,78% à 31,55 euros et Crédit Agricole 0,37% à 13,54 euros.

A l'inverse les valeurs défensives ont reculé comme Sanofi (-1,06% à 92,93 euros) et L'Oréal (-0,70% à 271,10 euros).

Kering a progressé de 6,27% à 598 euros, tiré par des ventes et une marge record en 2019 grâce à l'Asie et à son fleuron Gucci. Le groupe a toutefois indiqué enregistrer "une forte baisse" de ses ventes en Chine continentale en raison de l'épidémie de coronavirus, mais a dit rester "confiant" face à ce type "d'aléas".

Bic a plongé de 5,30% à 61,60 euros, affecté par des résultats 2019 plus faibles qu'initialement prévu, en raison d'un environnement volatil qui a pénalisé ses principaux produits, et par des perspectives en demi-teinte pour 2020.

Rubis s'est replié de 1,23% à 56,25 euros, sans profiter d'un chiffre d'affaires 2019 en hausse, tiré par son activité principale.

Amundi a fini en légère hausse de 0,19% à 77,35 euros après un bénéfice net supérieur aux attentes et une collecte record.

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