Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait en légère hausse (+0,46%) jeudi matin, confortée par la décision largement anticipée de la Réserve fédérale américaine (Fed) de réduire progressivement la taille de son bilan, ce qui a permis à l'euro de reculer.

A 09H26 (07H26 GMT), l'indice CAC 40 prenait 24,09 points, à 5.265,75 points. La veille, il avait fini à l'équilibre (+0,08%).

"Ce fut sans surprise: la Réserve fédérale a laissé ses taux inchangés, la réduction du bilan commencera le mois prochain, à hauteur de 10 milliards de dollars par mois pour les bons du Trésor, et les prévisions de croissance sont revues à la hausse pour les prochaines années", a résumé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"Ce n'est pas certain que les indices actions sortent pour autant de leur léthargie à très court terme", même s'ils profitent actuellement de la baisse de l'euro face au dollar, ont estimé de leur côté les stratégistes du courtier Aurel BGC.

A partir d'octobre, la Fed va commencer à dégonfler son énorme bilan, fort du montant record de 4.500 milliards d'actifs (bons du Trésor et titres appuyés sur des créances hypothécaires), en cessant de réinvestir dans les titres qui arrivent à maturité, a-t-elle annoncé mercredi à l'issue d'une réunion de deux jours de son comité monétaire.

Cette annonce de la banque centrale américaine équivaut dans les faits à un léger resserrement de sa politique monétaire, rendant à terme le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs, qui n'ont pas manqué de plébisciter la devise américaine dans le sillage de la réunion de la Fed.

Le processus sera très progressif, au rythme de 10 milliards de dollars par mois pendant trois mois, puis à raison de 10 autres milliards tous les trois mois afin d'éviter de provoquer des remous sur les marchés financiers, comme cela avait été le cas en 2013.

"Toutefois, il y a plusieurs raisons d'être confiant" cette fois, a estimé M. Dembik, citant le fait que "l'assainissement va se faire très graduellement" et que "même si les autres banques centrales suivent la voie tracée par la Fed, fondamentalement, les conditions de marché vont rester extrêmement accommodantes pendant encore longtemps".

Aussi, selon lui, c'est davantage du côté de la Banque centrale européenne (BCE) que le virage du resserrement monétaire s'annonce délicat, l'institution de Francfort ayant laissé entendre qu'elle déciderait de l'avenir de son vaste programme de rachats de dettes lors de sa prochaine réunion d'octobre.

"D'où l'intérêt de suivre le discours de Draghi cet après-midi et la publication du bulletin économique de la BCE" attendue à 08H00 GMT, a ajouté M. Dembik.

Parmi les autres indicateurs du jour, le marché prendra connaissance outre-Atlantique de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie pour le mois de septembre, des demandes hebdomadaires d'allocations chômage ainsi que de l'indicateur composite de l'activité économique pour le mois d'août (indice du Conference Board).

En zone euro est également attendue la confiance des consommateurs pour le mois de septembre.

Du côté des valeurs, Elis profitait (+4,07% à 22,52 euros) du début de son suivi par Crédit Suisse, qui formule la recommandation "surperformer" sur le titre.

Le secteur des banques et assurances était bien orienté dans le sillage de la décision de la Fed. Natixis gagnait 1,87% à 6,53 euros tandis que Société Générale prenait 1,41% à 48,41 euros, devant Crédit Agricole (+1,48% à 15,13 euros), BNP Paribas (+1,32% à 66,92 euros) et Axa (+1,11% à 24,96 euros).

Plastic Omnium progressait de 0,93% à 35,30 euros après que l'équipementier a annoncé mercredi vouloir céder sa division Environnement, la plus connue du grand public puisqu'elle commercialise notamment des bennes à ordures, "pour se concentrer exclusivement sur le développement mondial de ses activités automobiles".

Marie Brizard reculait en revanche de 6,93% à 14,24 euros malgré le fait que le groupe français de spiritueux a réalisé au premier semestre un bénéfice net de 2,2 millions d'euros, contre une perte de 13,5 millions au premier semestre 2016.

Nicox s'appréciait de 3,65% à 9,69 euros, porté par l'annonce jeudi d'un accord de licence exclusif avec l'américain Eyevance Pharmaceuticals qui commercialisera aux Etats-Unis son produit Zerviate (cétirizine) dans le traitement du prurit oculaire.

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