Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en nette hausse mardi (+1,39%), portée par des indicateurs semblant montrer une reprise de l'économie.

L'indice CAC 40 a progressé de 68,98 points à 5.017,68 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,7 milliards d'euros. Lundi, il avait terminé en baisse de 0,62%.

"La séance a été encouragée à la fois par les records du Nasdaq [l'indice de Wall Street à forte coloration technologique] lundi et encore mardi, ainsi que par les statistiques de l'indicateur avancé PMI en France qui passe le niveau d'expansion et est supérieur aux attentes", analyse pour l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions à Dôm Finance.

Ces chiffres "témoignent de la réalité de la reprise de l'économie française et plus largement de l'économie européenne", selon lui.

L'activité du secteur privé en France a renoué avec l'expansion au mois de juin pour la première fois depuis quatre mois, selon un indice provisoire publié mardi par le cabinet IHS Markit.

L'indice Flash composite de l'activité globale s'est redressé à 51,3, contre 32,1 en mai. Un indice au-dessus de 50 marque une progression alors qu'une valeur en dessous de cette limite indique une contraction de l'activité.

Pour la zone euro, l'indice mensuel a atteint 47,5 points, contre 31,9 points en mai, son plus haut niveau depuis février.

Autre signal positif, le tweet du président américain Donald Trump réaffirmant que l'accord commercial avec la Chine était "intact", quelques heures après que son conseiller pour le commerce Peter Navarro s'est montré bien plus négatif, déclarant, avant de se raviser, que l'accord était "terminé".

Cette déclaration de Donald Trump a constitué "un soulagement" pour les marchés, explique Daniel Larrouturou.

Reprise en "dents de scie"

Toutefois, l'incertitude reste forte et l'indice Parisien n'arrive pas à se retrouver durablement son niveau du 10 juin à plus de 5.050 points. "Il y a encore des hésitations", note l'expert.

"Les bonnes nouvelles sur la reprise économique sont contrebalancées par des nouvelles plus négatives sur la poursuite de l'épidémie dans certaines pays ou régions qui font craindre une deuxième vague", selon lui.

Les craintes sont fortes en Amérique du Sud et Asie, et l'Organisation mondiale de la santé a averti que la pandémie continuait de "s'accélérer".

Elle est toujours présente en Europe où l'Allemagne a annoncé mardi pour la première fois un reconfinement local concernant 360.000 habitants. La mesure vient à la suite de l'apparition d'un foyer de contamination dans un grand abattoir de l'ouest du pays où plus de 1.550 cas d'infections ont été détectés.

"La reprise économique devrait dans tous les cas être en dents de scie dans les mois à venir", préviennent dans une revue de marché les analystes de BlackRock. Selon eux, "les principaux risques qui demeurent maintenant sont une éventuelle deuxième vague d'infections, mais aussi une mise en oeuvre incomplète des mesures annoncées".

Sur le plan des valeurs, les cycliques, les plus sensibles à la conjoncture, ont le plus monté, "signe que l'appétit pour le risque est revenu", estime M. Larrouturou.

L'automobile a caracolé en tête du CAC, avec un bond de 7,48% à 14,87 euros pour Peugeot et 6,40% à 22,37 euros pour Renault. Michelin a progressé de 3,09% à 39,34 euros.

Les banques ont aussi bénéficié du regain de confiance en la reprise: Société générale a gagné 4,39% à 14,94 euros, Crédit agricole 3,93% à 8,40 euros et BNP Paribas 3,45% à 36,31 euros.

Bouygues a profité (+3,62% à 29,18 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "surpondérer" par JPMorgan.

Kering a en revanche souffert de l'abaissement de la sienne à "neutre" par Oddo BHF et a perdu 0,38% à 497.60 euros.

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