Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris s'est redressée jeudi (+0,70%), portée par Wall Street qui rattrapait son retard de la veille en faisant fi de statistiques américaines dégradées.

L'indice CAC 40 a progressé de 38,51 points pour terminer à 5.557,41 points, dans un volume d'échanges de 3,5 milliards d'euros. La veille, il avait fini quasiment stable (+0,14%).

La cote parisienne a ouvert en léger repli avant de gagner de l'assurance dans la matinée et d'accélérer la cadence dans l'après-midi dans le sillage de la place américaine.

"Le marché européen, plutôt mal orienté ce matin, suit le marché américain qui a ouvert en fanfare", observe Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

"Le marché américain rattrape le retard d'hier en partie parce que les statistiques américaines (ISM, PMI, dépenses de construction) sont toutes inférieures aux chiffres précédents", ajoute-t-il, interrogé par l'AFP.

Ainsi, la croissance de l'activité du secteur manufacturier aux Etats-Unis (ISM) a encore ralenti en juillet pour atteindre son plus bas niveau depuis l'été 2016.

Au lieu de vendre une nouvelle qui n'est pas bonne, "une partie du marché achète la mauvaise statistique en suivant le raisonnement selon lequel une mauvaise nouvelle signifie une Fed qui va baisser ses taux" encore cette année, explique l'expert.

"A part faire un pari sur la Fed dans les mois qui viennent, le marché n'a aucune raison de monter comme ça", affirme-t-il.

Les marchés américains avaient reculé mercredi considérant que la Réserve fédérale américaine (Fed) avait fait le minimum par rapport aux attentes en abaissant son taux principal d'un quart de point, assouplissant ainsi sa politique pour la première fois depuis 2008.

Son patron Jerome Powell a semé un peu la confusion en affirmant qu'il était possible de procéder à d'autres diminutions de taux cette année tout en soulignant que ce n'était pas le début d'un long cycle d'assouplissement.

Ailleurs, en matière d'indicateurs, l'activité du secteur manufacturier français s'est contractée en juillet, selon l'indice PMI.

En Chine, l'activité manufacturière s'est elle aussi de nouveau contractée le mois dernier mais à un rythme moins soutenu, selon un indice indépendant.

La Banque d'Angleterre (BoE) a mis en avant jeudi des craintes accrues d'un Brexit sans accord au Royaume-Uni au moment où l'activité économique stagne, ce qui l'a poussée à maintenir ses taux.

Société Générale mène la danse

Sur le front des valeurs, Société Générale a caracolé en tête du CAC 40 (+5,83% à 23,50 euros) après avoir renforcé son assise financière au cours du deuxième trimestre, rassurant le marché sur ses fonds propres, ce qui laisse penser aux analystes de Jefferies que le titre devrait enregistrer une meilleure performance boursière que ses concurrents.

ALD, filiale de la Société Générale spécialisée dans la gestion de flotte et la location longue durée de véhicules, a bondi pour sa part de 7,85% à 14,56 euros après un bénéfice net stable (+0,2%) au premier semestre.

Arkema a progressé de 5,17% à 85,92 euros après avoir confirmé ses prévisions 2019, estimant avoir plutôt bien résisté à un environnement morose au deuxième trimestre.

Euronext a avancé de 3,73% à 72,35 euros, profitant d'un chiffre d'affaires qui a progressé au-delà des attentes et d'une rentabilité améliorée au deuxième trimestre.

ArcelorMittal a reculé de 1,49% à 14,30 euros, sous le coup d'une perte nette de 447 millions de dollars au deuxième trimestre. Dans son secteur, Aperam a fondu de 5,67% à 21,28 euros et Eramet de 4,81% à 41,55 euros.

Axa s'est adjugé 1,16% à 23,17 euros après avoir présenté jeudi des résultats de premier semestre solides, malgré des charges exceptionnelles qui ont amoindri son bénéfice net.

Veolia s'est replié de 2,54% à 22,27 euros après avoir signé la vente pour 1,25 milliard de dollars de ses réseaux de chaleur et de froid aux Etats-Unis et réalisé au premier semestre un bénéfice net en hausse de 46,5%.

Korian a progressé de 2,30% à 36,54 euros, après avoir réitéré ses objectifs pour 2019.

afp/rp