Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a débuté en nette hausse mardi (+2,26%), portée par l'espoir d'un plan américain massif pour les infrastructures et par l'annonce d'achats de titres de dette d'entreprises par la Fed.

A 09H32 (07H32 GMT), l'indice CAC 40 gagnait 108,92 points à 4.924,64 points. La veille, il avait fini en reflux de 0,49%, après une semaine globalement très négative.

Les places européennes profitent "de la clôture en boulet de canon des marchés américains après que la Fed a annoncé qu'elle allait enfin commencer à acheter des obligations d'entreprises" ainsi que du fait que l'administration Trump songe sérieusement à dépenser 1.000 milliards de dollars dans des projets d'infrastructure, a résumé John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

L'administration américaine est en train de préparer un plan de soutien de 1.000 milliards de dollars pour relancer la première économie mondiale, selon Bloomberg, qui s'appuie sur des sources proches du dossier. D'après une version préliminaire, ce programme ciblerait en priorité des infrastructures classiques comme les routes et les ponts.

En matière sanitaire, la situation reste toutefois difficile. Si le virus recule en Europe, où les frontières intérieures ont été rouvertes, il resurgit en Chine où une partie de Pékin a dû de nouveau être confinée.

La capitale chinoise, où plus d'une centaine de personnes ont été contaminées depuis la semaine dernière, est engagé dans "une course contre la montre" contre le virus, a déclaré devant la presse le porte-parole de la mairie, Xu Hejian. Il a qualifié la situation d'"extrêmement grave".

"Les indices européens avaient fini sur une note négative hier en raison des craintes d'une deuxième vague de Covid-19", a rappelé David Madden, un analyste de CMC Markets.

"Les places américaines ont pour leur part réussi à inverser la tendance" après l'annonce par la Fed de son intention d'acheter des titres de dette d'entreprises, "un stimulus supplémentaire accueilli favorablement par les investisseurs", a-t-il complété.

La Réserve fédérale américaine va pouvoir racheter, à partir de mardi, des obligations d'entreprises sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise, afin d'aider des groupes en manque de liquidités en raison de la crise.

Du côté des indicateurs, la hausse des prix en Allemagne a encore ralenti en mai, l'inflation tombant à 0,6% sur un an, son plus bas niveau depuis 2016. Le baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers allemand est aussi à l'agenda.

Aux Etats-Unis, les ventes au détail et la production industrielle sont également attendues.

Une audition au Sénat du président de la Fed Jerome Powell sera par ailleurs suivie avec intérêt par les investisseurs.

Le CAC entièrement vert

Sur le terrain des valeurs, l'ensemble de l'indice CAC 40 évoluait dans le vert.

Les pénalisés des derniers jours menaient la danse, à commencer par l'automobile.

Renault décollait de 6,03% à 23,22 euros et Peugeot de 5,11% à 14 euros.

Les banques n'étaient pas en reste. Société Générale grimpait de 5,08% à 15,14 euros, Crédit Agricole de 3,75% à 8,36 euros et BNP Paribas de 3,91% à 35,64 euros.

ArcelorMittal (+5,23% à 9,84 euros) était aussi recherché, tout comme Elior (+8,29% à 6,21 euros) qui bénéficiait en outre d'un relèvement de sa recommandation à "acheter" par Citi.

Rémy Cointreau gagnait 1,66% à 116,10 euros après l'annonce de négociations exclusives pour l'acquisition de la maison de champagne J. de Telmont, une opération qui signerait le retour du groupe dans ce secteur.

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