Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris rebondissait vendredi matin (+0,60%), même si les inquiétudes autour de la guerre commerciale dominaient encore tous les esprits.

A 09H52 (07H52 GMT), l'indice CAC 40 prenait 31,55 points à 5.312,92 points. Jeudi, il avait terminé en baisse de 1,81% à 5.281,37 points.

"Après les fortes chutes d'hier, les marchés européens rebondissent modestement", a observé dans une note Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK, ce qui selon lui semble notamment reposer "sur le fait que le président américain garde la porte ouverte à tout nouvel accord commercial avec la Chine qui pourrait comporter des mesures visant à régler le problème Huawei".

"À première vue, cela semble être un léger assouplissement du ton de la part du président Trump, mais cela ne signifie pas pour autant que nous sommes plus proches d'une résolution", a-t-il poursuivi.

Donald Trump a pour la première fois jeudi mêlé Huawei --une entreprise chinoise qu'il accuse de menacer la sécurité des Etats-Unis-- et les négociations pour mettre fin à la guerre commerciale avec Pékin.

Pour l'heure, les deux dossiers avaient été tenus bien séparés alors que services de renseignements et diplomates américains tentent depuis de longs mois de convaincre leurs principaux partenaires de ne pas travailler avec le groupe chinois.

Le Fonds monétaire international a d'ailleurs lancé jeudi un sérieux avertissement aux Etats-Unis et à la Chine, qui ont déterré la hache de guerre commerciale au risque de compromettre le rebond économique mondial attendu pour le second semestre 2019.

Plus globalement, "il n'y a clairement aucun catalyseur haussier à l'horizon, à moins d'un surprenant renversement de la situation sur le front de la guerre commerciale", ont estimé pour leur part les analystes de Saxo Banque. "A court terme, la perspective des élections européennes constitue plutôt un non-évènement pour les bourses européennes."

L'Irlande et de la République tchèque entrent ce vendredi en scène pour le deuxième jour de ces élections qui attisent les ambitions des populistes à travers le continent, et se dérouleront, côté irlandais, dans un climat d'inquiétude lié au Brexit.

Les investisseurs garderont par ailleurs un oeil attentif au Royaume-Uni, où la Première ministre conservatrice Theresa May, usée par l'inextricable casse-tête du Brexit, devrait annoncer vendredi sa démission, selon la presse britannique.

Côté indicateurs sont attendues les ventes au détail en Grande-Bretagne pour le mois d'avril ainsi que les commandes de biens durables aux États-Unis, également en avril.

Au Japon, les prix à la consommation (hors produits frais) ont augmenté de 0,9% en avril sur un an, un chiffre conforme aux attentes des analystes, contre 0,8% en mars, selon des statistiques publiées vendredi par le gouvernement.

Casino s'envole

Parmi les valeurs, Casino s'envolait de 12,24% à 31,36 euros à la reprise de sa cotation, se détachant nettement au sein du SBF 120. Le géant de la grande distribution continue d'assurer que la procédure de sauvegarde enclenchée la veille par sa maison mère Rallye pour renégocier sa lourde dette n'aura "aucune conséquence" pour lui.

En revanche, l'action Rallye perdait plus de la moitié de sa valeur à la reprise de sa cotation.

Société Générale gagnait 0,81% à 24,80 euros. Le groupe bancaire a annoncé jeudi s'être fixé de nouveaux objectifs plus drastiques en ce qui concerne sa politique de désengagement du secteur du charbon.

Safran était pour sa part en hausse de 1,13% à 120,70 euros. Ross McInnes, président du conseil d'administration, a vu son mandat renouvelé pour quatre ans, a annoncé l'équipementier aéronautique en précisant avoir également renouvelé le mandat d'administrateur de son directeur général exécutif Philippe Petitcolin.

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