Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris, déjà portée la veille par des annonces favorables sur le commerce, montait de 1,08% vendredi matin, après avoir signé un nouveau plus haut depuis 2007 dans le sillage de la victoire de Boris Johnson lors des élections législatives britanniques.

A 09H40 (08H40 GMT), l'indice CAC 40 progressait de 63,67 points à 5.947,93 points, après avoir atteint jusqu'à 5.972,17 points, niveau inédit depuis le 24 juillet 2007. La veille, il avait fini en hausse de 0,40%.

"C'est le Noël des marchés! Un accord de principe entre les Etats-Unis et la Chine et un triomphe de Boris Johnson au Royaume-Uni, ce qui devrait rendre le pays de nouveau gouvernable", a commenté dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Le CAC 40 pourrait être tenté de tester les 6.000 points, histoire de terminer l'année en beauté", a-t-il poursuivi.

Les électeurs britanniques ont donné au Premier ministre Boris Johnson une éclatante victoire aux législatives après plus de trois ans de divisions et de psychodrame autour de la sortie de l'Union européenne, qu'il a promis vendredi de réaliser "à temps" le 31 janvier.

Cette bouffée d'oxygène supplémentaire pour les marchés vient s'ajouter au regain d'optimisme qui avait déjà soufflé la veille après un tweet très optimiste de Donald Trump quant à la signature prochaine d'un accord commercial partiel entre Washington et Pékin.

Principale conséquence d'un compromis: Washington renoncerait à mettre en place dimanche une nouvelle salve de tarifs douaniers sur quelque 160 milliards de dollars de biens chinois (téléphones portables, consoles de jeux vidéo, vêtements de sport).

"En échange, la Chine s'engagerait à acheter pour 50 milliards de dollars de produits agricoles américains en 2020, soit environ le double de ses achats pour l'année 2017", ont indiqué pour leur part les experts de Mirabaud Securities Genève.

Par ailleurs, la Banque centrale européenne (BCE) a opté sans surprise jeudi pour le statu quo monétaire, sa nouvelle présidente Christine Lagarde faisant état d'une "certaine stabilisation" des données économiques en Europe.

"La BCE perçoit quelques signes positifs pour l'économie, notamment une stabilisation de la croissance et une évolution en ligne avec les attentes de l'inflation sous-jacente", a observé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Du côté des indicateurs, les investisseurs prendront connaissance des commandes à l'industrie pour octobre en Italie et des ventes au détail pour novembre aux Etats-Unis.

Les valeurs cycliques décollent

Sur le terrain des valeurs, les secteurs les plus sensibles à la conjoncture économique profitaient à plein du regain d'appétit pour le risque, à l'instar de l'automobile.

Faurecia bondissait de 4,99% à 52,40 euros, Plastic Omnium de 4,91% à 26,70 euros, Peugeot de 3,88% à 22,24 euros, Renault de 2,97% à 43,55 euros et Valeo de 2,67% à 34,66 euros.

La remontée des taux d'intérêt, dans le sillage du discours de Mme Lagarde, bénéficiait aux titres bancaires. Société Générale s'appréciait de 2,82% à 30,96 euros, Natixis de 2,22% à 3,96 euros, Crédit Agricole de 2,59% à 13,26 euros et BNP Paribas de 2,54% à 52,96 euros.

Engie prenait 0,24% à 14,54 euros. Le géant français de l'énergie a annoncé jeudi 2,1 milliards d'euros de provisions supplémentaires "pour le démantèlement des centrales nucléaires belges et la gestion de l'aval du cycle du combustible nucléaire".

Eiffage grappillait 0,15% à 101,00 euros. L'Autorité de la concurrence a annoncé jeudi avoir donné la veille son accord au rachat par le cimentier des 49,99% détenus par le chinois Casil dans l'aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB).

LDLC progressait de 11,45% à 10,90 euros, porté par un bilan assaini et un retour à la rentabilité au premier semestre de son exercice décalé.

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