Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé jeudi sur une forte progression (+1,51%), portée tant par des signes d'accalmie dans les relations commerciales entre Pékin et Washington que par des résultats d'entreprises bien orientés.

L'indice CAC 40 a gagné 81,17 points pour terminer à 5.449,97 points, dans un volume d'échanges limité de 2,9 milliards d'euros. La veille, il avait fini en léger recul (-0,34%).

La cote Parisienne a ouvert en léger repli avant de très vite accroître ses gains et repasser au-dessus des 5.400 points.

L'indice Parisien a toutefois connu un éphémère coup de mou peu avant la clôture, à la suite de déclarations du gouverneur de la Banque centrale des Pays-Bas Klaas Knot, selon lequel "la situation économique en zone euro ne justifie pas la reprise d'un programme de QE (pour +Quantitative Easing+, un vaste programme de rachats de dette publique NDLR) par la BCE", a relevé auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance.

Reste que sur l'ensemble de la séance, deux éléments ont porté le marché, selon lui: "la reprise des discussions entre les autorités chinoises et leurs homologues américaines" en matière commerciale, et "la constitution d'un gouvernement d'union en Italie entre le Parti démocrate et le Mouvement Cinq Etoiles".

La Chine a laissé entendre jeudi qu'elle pourrait s'abstenir de répliquer aux dernières surtaxes douanières américaines sur ses produits, arguant que la guerre commerciale menaçait la croissance mondiale et qu'une reprise des négociations restait possible.

A Rome, le Premier ministre sortant Giuseppe Conte a accepté jeudi de former un gouvernement basé sur une majorité inédite entre les sociaux-démocrates et les inclassables Cinq Etoiles, promettant d'oeuvrer pour une Italie "plus juste" et de "retour au premier plan en Europe".

"Cela écarte à court terme le risque de crise politique" en Italie, et a eu pour effet de "faire monter (en Bourse) les banques italiennes et l'ensemble du secteur" avec elles, a poursuivi M. Larrouturou.

En France, des indicateurs macroéconomiques bien orientés, combinés à plusieurs résultats d'entreprises supérieurs aux attentes, ont aussi contribué à égayer le marché.

La croissance économique a ainsi atteint 0,3% au deuxième trimestre dans l'Hexagone, soit un chiffre légèrement plus élevé que celui initialement annoncé (0,2%). Et les dépenses des ménages en biens ont rebondi de 0,4% en juillet, laissant entrevoir une accélération de la consommation.

Aux Etats-Unis, la croissance a été révisée en légère baisse au 2e trimestre, mais reste décente bien qu'elle ait marqué le pas par rapport au début de l'année.

Outre-Atlantique toujours, les promesses de ventes de logements ont quant à elles chuté en juillet après deux mois de hausse, contrairement aux attentes des analystes.

En Allemagne enfin, l'inflation a ralenti à 1,4% en août sur un an, contre 1,7% en juillet, s'éloignant de l'objectif de la Banque centrale européenne.

Bouygues caracole en tête du CAC

En matière de valeurs, Bouygues a fini sur la première marche du podium (+6,75% à 34,80 euros), le marché saluant des résultats semestriels supérieurs aux attentes.

Pernod Ricard a gagné pour sa part 3,09% à 171,80 euros, profitant d'une accélération de sa croissance lors de son exercice 2018/2019.

Eurofins a décollé de 5,60% à 395,80 euros. Son excédent brut d'exploitation a bondi de 28,9% à 370,9 millions d'euros en dépit d'une cyberattaque subie en juin qui a plombé son bénéfice net au premier semestre.

Rexel a bénéficié (+5,16% à 9,22 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "acheter" contre "neutre" auparavant par Goldman Sachs.

Eiffage a progressé de 2,37% à 93,16 euros, son bénéfice net au premier semestre 2019 ayant progressé d'un tiers.

Sanofi est monté de 0,70% à 78,02 euros. Le groupe pharmaceutique et son partenaire Regeneron ont eu gain de cause devant un tribunal américain dans un contentieux avec le laboratoire américain Amgen, qui les accusait d'avoir violé certains de ses brevets pour mettre au point leur anticholestérol Praluent.

En revanche, M6 (-3,67% à 15,74 euros) et TF1 (-2,75% à 8,31 euros) ont tous deux pâti d'un abaissement de leur recommandation à "sous-performance" contre "neutre" auparavant par BofMAL.

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