Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris était soutenue jeudi (+0,57%) par un rebond technique et par les valeurs exportatrices en dépit d'une montée des tensions commerciales entre Etats-Unis et Union Européenne.

A 10H00 (08H00 GMT), l'indice CAC 40 prenait 30,84 points à 5.453,61 points. La veille, il avait fini en fort recul (-3,12%) à 5.422,77 points.

Les marchés allemands sont fermés pour marquer le 29e anniversaire de la Réunification. Les marchés chinois étaient également fermés.

"Le marché reste dans une phase tendue. On est plus dans un rebond technique que dans une inversion de tendance", a expliqué à l'AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France. Les valeurs exportatrices, qui soutenaient jeudi la place Parisienne, étaient rachetées après avoir été vendues en amont de la décision de l'OMC, qui a autorisé Washington, dans le conflit sur les aides à Airbus, à prendre des sanctions tarifaires contre des produits européens, a-t-il ajouté.

Un "risque important" demeure dans le conflit commercial, le marché, qui attend les prochaines discussions entre Washington et Pékin, n'étant pas à l'abri d'une possible escalade entre les Etats-Unis et l'Union Européenne, souligne-t-il.

"Les tensions commerciales entre Etats-Unis et Union Européenne signent un nouveau chapitre dans le différend commercial mondial", note aussi David Madden, analyste pour CMC Markets.

"Les discussions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis vont continuer cette semaine. Le différend commercial est en cours depuis plus d'un an et si l'on prend en considération les publications désastreuses du secteur manufacturier, il semble que les dégâts ont déjà été causés", poursuit-il.

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi qu'ils allaient frapper, dès le 18 octobre, des produits européens de tarifs douaniers punitifs représentant 7,5 milliards de dollars. L'Union européenne a menacé de riposter.

Paris a indiqué jeudi prévoir "des mesures de rétorsion" dans ce dossier en concertation avec l'UE.

Par ailleurs, à moins d'un mois du Brexit, le "compromis" proposé par Boris Johnson, en particulier sur la question sensible de la frontière irlandaise, n'a pas convaincu les Européens, qui vont devoir maintenant décider s'ils engagent des discussions sur cette base afin d'éviter un "no deal" le 31 octobre.

"Si jamais le Royaume-Uni devait s'orienter vers un +non-deal+, il est certain que les marchés européens disposeraient alors d'un potentiel de baisse accru à court terme", a prévenu Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

Alors que les craintes d'une décélération rapide de la conjoncture américaine ont été exacerbées ces derniers jours avec des chiffres manufacturiers très négatifs qui ont mis le feu aux poudres, suivi du ralentissement des créations d'emplois dans le privé, les investisseurs vont se focaliser dans le courant de la journée sur la partie services en Europe et aux Etats-Unis.

Bond des valeurs exportatrices

Airbus montait de 4% à 118,94 euros, alors que les nouveaux avions civils pourront être exportés aux Etats-Unis au prix majoré de 10% au titre des sanctions douanières annoncées à l'encontre de l'Union européenne pour compenser les subventions accordées au constructeur européen.

Remy-Cointreau grimpait de 6,59% à 126,20 euros, Pernod-Ricard de 3,66% à 168,40 euros.

Thales ne réagissait guère (+0,05% à 101,80 euros) à la révision à la hausse de la progression attendue de sa rentabilité.

Cafom s'envolait de 23,95% à 5,90 euros, soutenue par son intention de céder "dans les prochains mois" son enseigne Habitat.

Renault reculait de 0,53% à 50,62 euros. Sa filiale algérienne pourrait devoir arrêter temporairement sa chaîne de montage, car elle a épuisé son quota de pièces importées, selon l'agence de presse officielle APS.

Carrefour cédait 1,16% à 15,29 euros. Le distributeur a signé mercredi un accord de contractualisation avec la Coopal, une coopérative regroupant 403 producteurs du Massif central, un fournisseur et un embouteilleur, portant sur l'achat de 30 millions de litres de lait de montagne par an.

Ingenico progressait de 2,04% à 88,04 euros, Berenberg ayant entamé son suivi de la valeur avec une recommandation à "achat".

Vinci avançait de 0,89% à 95,58 euros après avoir annoncé jeudi avoir acheté, via sa filiale Vinci Energies, deux entreprises espagnoles.

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