Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris débutait la semaine prudemment lundi (+0,02%), taraudée par des interrogations sur le commerce international et par une situation de plus en plus inquiétante à Hong Kong.

A 09H34 (08H34 GMT), l'indice CAC 40 grignotait 1,41 point à 5.891,11 points. Vendredi, la place Parisienne avait terminé quasiment à l'équilibre (-0,02%) à 5.889,70 points.

Malgré les nouveaux records historiques atteints vendredi par les principaux indices américains, "le marché commence la semaine sur un mouvement d'aversion au risque", observe Neil Wilson, analyste chez markets.com.

"Des protestations violentes à Hong Kong et la guerre commerciale sino-américaine conspirent pour décourager la tendance", poursuit-il.

La situation se dégradait lundi à Hong Kong où un policier a blessé par balle un manifestant masqué alors que la mégapole était paralysée par des opérations de blocage de très grande ampleur menées par la mouvance pro-démocratie.

Au chapitre commercial, le flou régnait à nouveau entre les Etats-Unis et la Chine. Pékin a affirmé jeudi que les deux pays s'étaient entendus sur une levée progressive des tarifs douaniers sur leurs produits respectifs, renforçant l'ardeur des marchés.

Mais le président américain Donald Trump a assuré vendredi ne pas avoir donné son accord à la levée des droits de douane et précisé qu'un accord commercial entre Pékin et Washington serait signé aux États-Unis.

Un accord, même partiel, permettrait de rassurer les marchés mondiaux et de marquer une pause dans ce conflit qui jette une ombre sur l'économie mondiale.

Par ailleurs, "les indices chinois sont aussi affectés par la publication d'une statistique économique assez inquiétante", soulignent de leur côté les experts de Mirabaud Securities Genève.

L'inflation en Chine a ainsi atteint +3,8% en octobre en rythme annuel, soit son niveau le plus élevé depuis janvier 2012, sous l'impulsion notamment des prix du porc dans le contexte de la peste porcine africaine qui dévaste son cheptel.

En Europe, l'attention des investisseurs sera focalisée sur la seule statistique du jour, la première estimation de la croissance britannique pour le 3e trimestre, avant une kyrielle d'indicateurs importants au fil de la semaine.

Dans un contexte de laborieuse sortie de l'Union européenne (Brexit), l'agence de notation financière Moody's a abaissé vendredi la perspective accompagnant la note de la dette à long terme (maintenue à Aa2) du Royaume-Uni, relevant "l'affaiblissement des institutions".

Les valeurs bancaires à la peine

EDF cédait 0,37% à 9,15 euros. La ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a appelé dimanche le groupe à "réfléchir" à son rôle au cas où un scénario "100% énergies renouvelables" serait retenu à terme pour la fourniture d'énergie en France tandis qu'EDF évalue, selon un document interne révélé samedi par Le Monde, à au moins 7,5 milliards d'euros le coût unitaire d'éventuels nouveaux EPR.

Latécoère grappillait 0,13% à 3,86 euros. L'équipementier aéronautique est entré en négociations exclusives avec Bombardier Aviation pour lui racheter son activité de câblage.

Pernod Ricard avançait de 0,63% à 168,45 euros après la nomination de deux nouveaux administrateurs indépendants au conseil d'administration.

Le secteur bancaire pâtissait d'une note de Berenberg selon laquelle les banques françaises seraient les plus exposées aux pressions des taux d'intérêts négatifs. Crédit Agricole régressait de 1,34% à 12,12 euros, BNP Paribas de 0,71% à 50,35 euros et Société Générale de 0,48% à 28,26 euros.

Schneider Electric s'effritait de 0,21% à 87,28 euros après la reprise du suivi du titre par Citigroup sur une recommandation à "neutre".

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