Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris se montrait timorée vendredi matin (+0,04%), les investisseurs focalisant toute leur attention sur l'entrevue prévue samedi entre les présidents chinois et américain en marge du G20 qui s'est ouvert officiellement au Japon.

A 09H27 (07H27 GMT), l'indice CAC 40 avançait de 2,44 points à 5.496,05 points. La veille, il avait fini en léger retrait (-0,13%) à 5.493,61 points.

Wall Street a pour sa part clôturé en ordre dispersé jeudi, indécise comme depuis le début de la semaine.

"Le rendez-vous du G20 va monopoliser l'attention des investisseurs avec, comme point d'orgue, la rencontre au sommet entre les présidents chinois et américain prévue samedi", selon Christopher Dembik, responsable de la recherche économique de Saxo Banque.

"Personne ne s'attend à l'annonce d'un accord commercial à court terme. En revanche, cette opération de communication politique pourrait permettre de rassurer les marchés financiers", selon lui.

Dans ce contexte d'incertitudes, le taux d'emprunt français à 10 ans a atteint un nouveau plancher de rendement à la baisse vendredi en début de matinée à -0,005% avant de repasser au-dessus de 0%.

Les efforts des deux économies rivales pour parvenir à un accord commercial ont échoué en mai, suscitant ainsi beaucoup d'attentes quant à l'entretien Trump-Xi de samedi. Les investisseurs craignent l'impact d'une guerre commerciale sur la croissance mondiale.

Mais les experts voient peu de chances de parvenir à un accord complet à l'occasion du G20, estimant que l'on peut au mieux espérer une trêve qui éviterait l'application de nouveaux droits de douane par Washington.

Le principal conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow, a démenti jeudi des informations de presse selon lesquelles les Chinois allaient présenter au président américain une liste d'exigences devant être acceptées avant toute reprise des tractations pour mettre fin à leur guerre commerciale.

Le protectionnisme et les "techniques de harcèlement" menacent l'ordre mondial, a pour sa part affirmé vendredi un responsable du ministère chinois des Affaires étrangères, Dai Bing.

Toujours sur le volet commercial, les négociations entre l'UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) devaient se poursuivre vendredi. Réunis depuis mercredi à Bruxelles, les négociateurs européens et sud-américains sont entrés dans la dernière ligne droite des discussions, entamées il y a 20 ans dans l'espoir de donner naissance à l'un des plus vastes accords de libre-échange jamais conclu.

Sur l'Iran, sujet brûlant de géopolitique, Donald Trump s'est aussi voulu apaisant: "Nous avons le temps" de résoudre les tensions, a-t-il dit, lui qui parlait encore il y a peu de "guerre" contre les Iraniens.

Côté statistiques, les investisseurs prendront principalement connaissance de la première estimation de l'inflation de juin en zone euro, et de l'indice PCE d'inflation aux Etats-Unis.

En France, la hausse des prix à la consommation a accéléré en juin à 1,2%, après 0,9% en mai, selon une estimation provisoire de l'Insee. Les dépenses de consommation des ménages français en biens ont continué à progresser (+0,4% en mai). La dette publique s'est établie à 2.358,9 milliards d'euros à la fin du premier trimestre, atteignant 99,6% du PIB, en hausse par rapport au trimestre précédent.

Boiron recule à la reprise de sa cotation

Orange abandonnait 0,14% à 13,81 euros à la suite de l'annonce de sa sortie du capital de l'opérateur britannique historique BT Group.

Boiron reculait de 1,22% à 36,40 euros pour la reprise de sa cotation qui avait été suspendue jeudi à sa demande la suite du maintien de l'avis de la Haute autorité de santé (HAS) défavorable au remboursement des médicaments homéopathiques.

EuropaCorp avançait de 1,90% à 1,02 euro. La société de production de Luc Besson qui négocie l'entrée à son capital du groupe Pathé, a creusé ses pertes lors de son exercice 2018-2019, mais progressé dans le redressement de sa marge et la réduction de ses coûts.

EDF grappillait 0,55% à 11,01 euros après avoir annoncé avoir terminé la pose de la dalle de béton qui supportera le premier des deux réacteurs de la centrale nucléaire Hinkley Point C en Angleterre.

Vivendi était stable (+0,04% à 23,80 euros) après la démission du conseil d'administration de l'opérateur Tim, de l'ancien directeur général de Telecom Italia (Tim), Amos Genish, qui avait été débarqué par le fonds américain Elliott en novembre 2018. Il était l'un des représentants du groupe français Vivendi au sein du conseil.

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